Journée mondiale sans tabac : augmenter le prix du paquet de cigarettes est-il efficace pour lutter contre le tabagisme? 

La hausse des prix fait-elle vraiment diminuer le nombre de fumeurs?

Illustration de l’arrêt du tabagisme avec une cigarette cassée en deux, le 31 octobre 2022 à Nice ©BelgaImage

Sur une population de huit milliards d'êtres humains, les fumeurs sont estimés à plus d'un milliard par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et The Tobacco Atlas. Chaque année, ils consument plus de 5.000 milliards de cigarettes.

La proportion de fumeurs est globalement en baisse depuis plusieurs années, grâce aux mesures anti-tabac des États, comme les hausses de taxes, et aussi à l'émergence récente de la cigarette électronique. Un tiers de la population mondiale de plus de 15 ans fumait en 2000. Cette proportion est aujourd'hui tombée à près de 20%.

 

C'est en Chine que l'on trouve le plus grand nombre de fumeurs. Le pays aux 1,4 milliard d'habitants compte près 300 millions de fumeurs (données 2020 de l'OMS). L'Indonésie est le pays qui compte la plus forte proportion de fumeurs chez les hommes: 62,7% des plus de 15 ans.

Le prix, facteur déterminant

En Australie par contre, le nombre de fumeurs quotidien est en déclin. Les mesures contre le tabagisme y sont drastiques et un paquet de 25 cigarettes y est vendu 50 dollars, soit 30 euros. Le prix de vente des cigarettes est-il lié à la consommation du tabac ? La RTBF s’est penchée sur la question en analysant l’évolution des prix des cigarettes à travers le monde.

En Irlande, le tabac est quatre fois plus cher qu’en Bulgarie et 149% au-dessus de la moyenne de l’Union européenne. Elle est aussi l’un des pays où l’on fume le moins en Europe (13% de fumeurs), derrière la Suède, la Finlande, le Luxembourg, le Portugal et le Danemark. On y compte cinq fois moins de fumeurs qu’en Bulgarie.

"Il faut augmenter de façon franche et massive"

Le prix d’un paquet de cigarettes est donc un facteur déterminant dans la consommation de tabac. Et selon la Banque mondiale, ce serait même la mesure la plus efficace pour lutter contre le tabagisme. « Pour une augmentation de l’ordre de 10%, c’est une baisse de 4% en moyenne de la consommation », indiquait son ancien directeur général à la RTBF en 2020.

Selon la fondation contre le cancer, une augmentation importante et ponctuelle serait d’ailleurs plus efficiente qu’une suite de petites hausses de prix. Une hausse de quelques centimes, ne suffirait pas à décourager les plus accros à la nicotine : «Il faut augmenter de façon franche et massive. À partir du moment où on a une pause dans l'augmentation du prix, la consommation repart. On intègre ce prix et ça devient quelque chose de normal. Si on veut que ça soit efficace, il faut continuer à l'augmenter de façon franche et massive et très régulièrement », expliquait de son côté Loïc Josseran, président de l'Alliance contre le tabac, à France Info.

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