"Comme un YouTubeur de 16 ans" : la vidéo TikTok sur l'affaire Sanda Dia de Sammy Mahdi ne passe pas

L’intervention de Sammy Mahdi au sujet du jugement du procès de l’affaire Sanda Dia a été vivement critiquée.

Sammy Mahdi
© BelgaImage

La cour d’appel d’Anvers a acquitté vendredi dernier les 18 prévenus d’administration de substances nuisibles et de négligence coupable ayant entraîné la mort de Sanda Dia. Ils ont cependant été condamnés à entre 200 et 300 heures de travaux d’intérêt général pour homicide involontaire, traitement dégradant et infractions à la législation sur le bien-être animal.

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Le jugement a généré tout au long de la semaine dernière des commentaires en tous sens, d’aucuns dénonçant des peines bien légères ainsi que le secret observé par la presse sur l’identité des prévenus. Jeudi, le Youtuber ACID avait toutefois divulgué certains noms, avant d’être bloqué par Youtube.

«Petites peines de travail»

Le président du CD&V Sammy Mahdi a dénoncé dans une vidéo sur les réseaux TikTok et Twitter les «petites peines de travail» infligées aux membres du cercle Reuzegom suite à la mort de Sanda Dia ainsi que la «chasse aux sorcières» envers le Youtuber ACID pour avoir divulgué l’identité de certains prévenus.

Pour le patron des chrétiens démocrates flamands, le Youtuber «n’a rien fait d’autre que ce que font les journalistes tous les jours». Interrogé vendredi sur les ondes de la VRT radio, M. Mahdi a ajouté vouloir mener un débat sur les sanctions pénales: «Il n’est pas illogique que, en tant que société, nous continuions à y réfléchir».

@sammymahdi Wat ik denk? 🤨 @Acid²  #respect #vlaanderen #reuzegom #acid #watikdenk #socialmahdia ♬ origineel geluid - Sammy Mahdi

Sammy Mahdi dit comprendre la «frustration que vivent de nombreuses personnes» quant aux règles d’anonymat «qui sont strictement appliquées dans une affaire, mais pas dans d’autres» : «Soit on est très strict, soit on ne l’est pas», objecte le président du CD&V pour qui la réduction au silence d’ACID peut donner l’impression d’une justice de classes.

Pour lui, il est difficilement compréhensible que le Youtuber puisse potentiellement endurer des peines plus lourdes que celles infligées aux membres de Reuzegom. Sans vouloir revenir sur le jugement prononcé vendredi, M. Mahdi dit vouloir néanmoins lancer le débat politique sur les sanctions pénales.

La vidéo ne passe pas

La vidéo de Sammy Mahdi ne passe pas en Flandre. Elle a notamment été critiquée par Bart De Wever: « C’était du niveau d’un Youtuber de 16 ans », a-t-il lancé dans Het Laatste Nieuws. Le président de la N-VA accuse son homologue chrétien-démocrate, en critiquant une décision de justice, de porter atteinte à l’Etat de droit : « En tant qu’homme politique, vous devez vous y soumettre. Et si vous ne l’aimez pas, vous devez changer les lois », dit-il.

 

« J’ai éprouvé de la honte par procuration. Si jamais je déshonorais mon parti de la sorte.... Je me demande ce que Koen Geens a dit à ce sujet dans Terzake », a-t-il ajouté. Plus tôt dans la journée, Koen Geen, ancien ministre de la Justice, avait avoué sur la VRT que la vidéo n’était pas bien passée au sein du parti : « La comparaison entre les peines infligées par Mahdi était malavisée. Cela lui a également été signifié en interne. Ce n’était pas la communication la plus réussie et je l’ai dit à Mahdi. De plus, j’ai estimé que le support TikTok n’était pas idéal pour transmettre un tel message. Le président a commis une erreur humaine », a-t-il déclaré.

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