De nouveaux éléments troublants dans l'affaire des visas iraniens

La ministre belge des Affaires étrangères Hadja Lahbib (MR) est dans la tourmente depuis qu'il est apparu qu'elle a donné son feu vert à l'obtention de visas par une délégation iranienne.

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De nouveaux éléments sont apparus jeudi après-midi dans l'affaire des visas délivrés à une délégation iranienne à l'occasion d'un congrès international à Bruxelles mi-juin. Selon le journal L'Echo, deux agents iraniens ont effectué des repérages sécuritaires dans la capitale belge deux jours avant le rassemblement. Cela alors que, d'après Le Soir, l'Office des étrangers avait émis des réserves sur l'octroi des visas à la délégation emmenée par le maire de Téhéran.

La ministre belge des Affaires étrangères Hadja Lahbib (MR) est dans la tourmente depuis qu'il est apparu qu'elle a donné son feu vert à l'obtention de visas par une délégation iranienne, l'Iran étant décrié pour ses violations répétées des droits humains. Le secrétaire d'Etat bruxellois Pascal Smet (Vooruit), initiateur de l'Urban Summit, a démissionné la semaine dernière et la confiance en la ministre Lahbib semble également ébranlée, jusque sur les bancs de la majorité.

Echange de mails et visite douteuse

Le journal Le Soir a pris connaissance d'un échange de courriels entre l'ambassade de Belgique et le ministère des Affaires étrangères daté du 8 juin. "Il semble que l'ODE (Office des étrangers, NDLR) ne donne pas son accord", écrit l'ambassade, à quoi répond le ministère: "dans ces circonstances, il n'est pas opportun de délivrer le visa."

Un autre mail du ministère précise qu'un avis a été demandé à la Sûreté de l'Etat le mercredi 6 juin, précisant qu'une confirmation écrite est encore attendue d'un agent de liaison. Un visa a finalement été délivré le jour-même.

De son côté, le journal L'Echo révèle que deux agents de la délégation iranienne se sont rendus à Bruxelles deux jours avant le reste du groupe afin de prendre des contacts. Et cela dans le contexte tendu entre la Belgique et l'Iran à la suite de la libération d'Assadolah Assadi, diplomate iranien condamné en Belgique pour terrorisme, en échange de l'otage belge Olivier Vandecasteele.

Ils seraient arrivés en Belgique avant que l'Ocam, l'Organe de coordination pour l'analyse de la menace, n'ait pu rendre son avis sur la délégation, pointe L'Echo.

La ministre Lahbib a transmis au Parlement une série de documents que les parlementaires peuvent consulter. Elle devra probablement répondre à une nouvelle salve de questions soit jeudi après-midi à la Chambre, soit dans une prochaine réunion de la commission des relations extérieures.

Le groupe PS de la Chambre a indiqué plus tôt qu'il n'était pas en mesure d'accorder sa confiance à la ministre tant qu'elle n'aura pas répondu aux nouvelles questions qui se posent au vu de ses réponses incomplètes, mercredi, et des nouveaux éléments qui sont apparus.

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