
Les classes populaires quittent également Bruxelles

Les classes moyennes ne sont pas les seules à quitter Bruxelles. Les plus faibles revenus aussi, souvent contraints par le prix des logements dans la région-capitale. Dans son dernier Focus, l’Institut bruxellois de statistiques et d’analyse a calculé l’impact fiscal de la migration bruxelloise. Ainsi, “le solde induit par les migrations entre la Région bruxelloise et le reste de la Belgique a engendré une diminution du revenu fiscal de 204 millions d’euros en 2019”, relève l’Ibsa. Concrètement, 36 925 Bruxellois ont quitté Bruxelles pour la Flandre ou la Wallonie. Ils percevaient 574 millions d’euros de revenus imposables en 2018. Et 21 935 Bruxellois sont venus habiter à Bruxelles en 2019. Ils percevaient 370 millions d’euros de revenus imposables.
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En ajoutant cette catégorie, le revenu imposable total des résidents bruxellois atteignait 18,158 milliards d’euros en 2019, en croissance de 1,7 % ou 302 millions d’euros.
Cette perte de 204 millions d’euros de recettes fiscales due à l’émigration bruxelloise est habituelle. “Depuis 2006, les migrations interrégionales depuis et vers la Région bruxelloise ont engendré un solde négatif annuel variant de 175 à 210 millions d’euros. Le constat pour 2019 s’inscrit donc dans une tendance normale.
Mais alors, qui quitte Bruxelles ? Pas uniquement les classes moyennes, relève l’Ibsa. La proportion de Bruxellois sortants qui déclarent des revenus inférieurs à 15 000 euros par an atteint 28 % des 36 925 sortants. Certes, “les Bruxellois dont le revenu imposable est compris entre 20 000 et 50 000 euros continuent à quitter, un peu plus que les autres, la Région bruxelloise” […] “Bruxelles perd par ailleurs des contribuables parmi les tranches d’imposition moyens, nuls ou négatifs. Cela témoigne également d’un manque d’attractivité résidentielle qui n’est pas limitée aux classes moyennes ou aisées. Dans ce cas, le départ de la Région bruxelloise peut s’apparenter à un choix contraint notamment par des difficultés d’accès au marché du logement bruxellois.”