Nouvelle grève des pilotes Ryanair : votre vol est-il impacté ?

La nouvelle vient de tomber. Les pilotes Ryanair basés à Charleroi partiront en grève le week-end du 15 et 16 juillet. Avec quel impact sur vos vacances ?

grève ryanair
© Belga Image

Après quelques jours de négociations, et alors que l’ultimatum posé par les pilotes se terminait ce midi, aucun accord n’a été trouvé avec la direction forçant les pilotes de la compagnie irlandaise à faire grève pour se faire entendre.

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C’est que depuis que Ryanair a reconnu par convention collective de travail l'application du droit du travail belge en janvier 2019, les différends entre ses pilotes basés en Belgique et la direction de la compagnie n'ont fait que s'accumuler, expliquent la Belgian Cockpit Association (Beca) et les syndicats chrétiens francophone CNE et flamand ACV.

« Nous nous excusons d’avance auprès des passagers qui prévoient de voyager avec Ryanair d’ici octobre 2024 et qui pourraient être impactés par ces grèves mais nous ne pouvons plus laisser Ryanair bafouer les principes élémentaires du dialogue social belge »,  fait-on savoir du côté des organisations.

Des conditions de travail de plus en plus tendues

Deux éléments sont de plus en plus dénoncés par les pilotes et les associations. Le premier concerne les salaires des pilotes qui lors de la pandémie avaient été diminués de 20% afin de faire face et parvenir à traverser la crise. Mais depuis lors, et malgré le fait que la crise soit passée, cette réduction est toujours d’actualité. Et la compagnie refuse toute négociation pour restaurer le salaire de ses pilotes au niveau pré-covid, nonobstant le fait que Ryanair a enregistré un joli bénéfice après taxes dépassant les 1,43 milliard d’euros cette année.

Dans le même domaine, les pilotes n’ont toujours pas été indexés, alors que c'est pourtant une obligation légale. La grogne monte dans les cockpits. "En réalité, il n'y a rien à négocier, la loi doit simplement être respectée", souligne Didier Lebbe, secrétaire permanent CNE. "Je me demande pourquoi, dans un État de droit, on laisse une multinationale comme Ryanair bafouer les lois. Il ne s'agit même pas de négocier de nouveaux avantages."

 Mais ce qui a mis le feu aux poudres, c’est la modification des horaires des pilotes. Notamment la suppression d’un de leurs jours de repos. À l’heure actuelle, les pilotes enchainent 5 jours de vol suivi de 4 jours de repos.

"La compagnie veut modifier les horaires de travail de façon unilatérale, alors qu’une convention collective d’entreprise est valable jusqu’en octobre 2024", s’insurge Baptiste qui est délégué syndical CNE et pilote chez Ryanair depuis sept ans auprès de la RTBF. "Alors que l’été s’annonce chargé, on nous demande d’accepter des conditions encore plus difficiles. On aura tous besoin de se reposer après la période de vacances. Les jours de repos ont été calculés pour qu’on soit dans les meilleures conditions pour voler. Cette situation est inacceptable", ajoute-t-il.

Ras le bol social

Face aux multiples refus de la direction, le ras-le-bol est présent et toutes les associations tirent sur la sonnette d’alarme. Alors que Charleroi est la seconde base la plus rentable sur les 86 autres que Ryanair comptent, la colère gronde. « Ryanair doit changer définitivement ses méthodes de gestion de personnel (pilotes et cabines) si elle veut éviter de faire vivre à nouveau des moments catastrophiques à ses clients », estiment la BeCA, l’ACV et la CNE.

« Les responsables de Ryanair gèrent ce chaos organisé depuis l’Irlande, tout en encaissant les profits d’un juteux marché construit sur un droit du travail dont ils refusent d’appliquer les principes dans les faits à leurs propres employés. Il ne nous appartient pas de juger le business model de Ryanair, dont les pilotes sont parmi les plus productifs et les plus flexibles d’Europe. Mais il nous faut aussi constater que la compagnie prospère sur un dumping social en évitant de se conformer aux règles auxquelles sont soumis tous les autres acteurs de l’aviation basés dans notre pays, ce qui crée de plus une concurrence déloyale envers les autres compagnies aériennes belges et européennes », commentent-elles. Et cela ne peut plus durer…

Plus de 250 vols impactés

Le mot est donc donné, les pilotes resteront au sol le week-end du 15 et 16 juillet. Mais quel sera l’impact du mouvement ?

Une enquête a été menée sur les intentions des pilotes. 81 % d’entre eux y ont répondu, et le résultat est sans appel : 86 % sont en faveur de la grève ! Cependant ce mouvement ne concerne que l’aéroport de Charleroi. En effet, les connections opérées par Ryanair depuis Zaventem ne sont plus assurées par du personnel belge.

Ainsi, au départ de Charleroi, on compte environ 250 vols ce week-end-là. Plus de 40 000 voyageurs seraient potentiellement impactés. Mais grève ne veut pas dire automatiquement annulation. En juillet dernier, seulement un tiers des vols avaient été annulés lors de la grève. Un conseil donc si vous voyagez les 15 et 16 juillet, rendez-vous régulièrement sur le site de la compagnie avec votre numéro de vol afin de suivre la situation.

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