Indexation du précompte immobilier et hausse des centimes additionnels : voici les communes concernées

L’inflation galopante que nous avons connue en 2022 continue de se répercuter en 2023. Cette fois, sur les propriétaires d’un bien immobilier qui vont devoir s’acquitter du précompte immobilier.

Certains risquent d’avoir une désagréable surprise en découvrant leur avertissement-extrait de rôle, que les administrations wallonnes et bruxelloises sont en train d’envoyer (en Wallonie, 1,6 million d’avertissements extrait de rôle partent entre juillet et octobre ; à Bruxelles, 400.000, entre juin et septembre, selon des chiffres relayés par Le Soir).

Comment est calculé le précompte immobilier ?

Chaque année, l’administration fédéral procède à l’indexation du revenu cadastral (RC), une valeur théorique censée représentée la valeur locative moyenne annuelle à une date de référence (le 1er janvier 1975) des biens immobiliers. D’une année à l’autre, cette indexation est généralement de 1 à 2%. Mais vu les niveaux d’inflation connus en 2022, l’indexation du revenu cadastral grimpe cette fois à 9,6% !

Le précompte immobilier équivaut à un pourcentage de ce revenu cadastral indexé. Le taux de base destinée à la région (1,25 % du RC) ne constitue qu’une partie de l’impôt payé par les propriétaires.

Le précompte immobilier profite avant tout aux finances locales, puisque les provinces et surtout les communes peuvent lui rajouter une taxe appelée «centimes additionnels». Un ajout de cent centimes additionnels au taux de base représente une taxe complémentaire d’un euro, pour chaque euro de taxe régionale.

11 communes à Bruxelles et en Wallonie

Vu l’indexation du revenu cadastral, le précompte immobilier augmentera cette année pour tous les propriétaires en Belgique. Mais dans 18 communes, dont 11 à Bruxelles et en Wallonie, la hausse sera d’autant plus importante qu’elle sera assortie d’une augmentation des centimes additionnels communaux.

Dans la capitale, ça sera le cas d’Anderlecht, Forest, Ganshoren, Ixelles, Molenbeek-Saint-Jean, Saint-Gilles, Schaerbeek et Watermael-Boitsfort, liste La Libre.

Et dans le sud du pays, d’Andenne, Floreffe et Jemeppe-sur-Sambre (toutes les trois dans la province de Namur). Des centimes additionnels en hausse de près de 30% pour l’une d’elles (Forest), et pas loin de 20% pour trois autres (Jemeppe-sur-Sambre, Anderlecht, Ixelles), selon des chiffres avancés par La Libre.

Pourquoi de telles hausses dans certaines communes ?

Comme le note Le Soir, les communes assument globalement plus de missions au fil des années, sans bénéficier d’office de financements complémentaires. L’inflation a également des conséquences : «Il y a la hausse de la dotation du CPAS et de la zone de police, ainsi que l’indexation des salaires du personnel communal. Les prix énergétiques ont aussi beaucoup augmenté», expliquait au quotidien l’échevine anderlechtoise des Finances Elke Roex (Vooruit).

D’autant que les communes n’ont pas une infinité de leviers fiscaux pour maintenir leur budget à l’équilibre- ce qui leur est imposé. Le précompte immobilier est l’une des sources de recettes les plus importantes à l’échelon communal, puisqu’il représente «en moyenne, 30% des rentrées d'une commune contre environ 10% émanant de l'IPP (impôt des personnes physiques)», balisait dans La Libre Nicolas Stockmans, conseiller fiscal chez BDO.

Le relèvement de la fiscalité locale est une tendance de fond, particulièrement à Bruxelles. Ce qui peut s’expliquer en rappelant que 60% des Bruxellois sont locataires. Le réflexe des autorités communales est d’abord d’augmenter les contributions fiscales des propriétaires.

Comme de nombreux habitants de la capitale disposent de peu de revenus, augmenter les centimes additionnels sur l’IPP rapporterait en effet moins fiscalement… et politiquement.