Près d'un élève flamand sur deux veut pouvoir parler une autre langue que le néerlandais

Le ministre flamand de l'Enseignement, Ben Weyts (N-VA) a été très clair à l'approche de la rentrée scolaire, vendredi, au nord du pays: seul le néerlandais doit résonner en classe et dans les cours de récréation.

Ben Weyts, ministre flamand de l'éducation, le mercredi 05 juillet
Ben Weyts, ministre flamand de l’éducation, le mercredi 05 juillet 2023 @BELGAIMAGE

Pourtant, 44% des enfants veulent pouvoir parler leur langue maternelle pendant les pauses, ressort-il d'une enquête menée auprès de 11.000 enfants par l'association flamande Vlaamse Scholierenkoepel (VSK).

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Le ministre nationaliste flamand a déposé un plan d'action pour imposer l'usage unique de la langue de Vondel à l'école. Selon le directeur de l'association flamande Vlaamse Scholierenkoepel (VSK), Mauro Michielsen, les élèves ont bien conscience que la maîtrise du néerlandais est très importante.

"Ils sont toutefois partisans d'une approche positive des autres langues, en particulier dans un contexte scolaire multilingue", nuance M. Michielsen. Ainsi, 44% voudraient pouvoir parler une autre langue que le néerlandais durant les pauses, tandis que 33% n'ont pas d'avis sur la question.

Parmi les élèves allophones sondés, plus d'un enfant (55%) est même favorable à cette tolérance linguistique et un quart (25%) ne se prononce pas.

 

 

Un enfant sur cinq (21%) manie une autre langue à la maison, selon l'enquête. "Pour ces élèves, cet idiome fait partie de leur identité, au même titre que le néerlandais", explique le directeur de la VSK. "En leur interdisant de parler leur langue maternelle, c'est comme si l'on étouffait cette partie d'eux-mêmes. C'est en tout cas ce qu'ils ressentent et cela peut mener à un sentiment d'infériorité et un mal-être. Dans certains cas, cela peut même conduire à un rejet du néerlandais, voire de l'école."

En outre, les études montrent qu'accueillir la pluralité des langues dans l'enseignement peut aider les élèves à mieux maîtriser celle de Vondel, souligne M. Michielsen. L'association demande dès lors aux directions et pouvoirs organisateurs d'autoriser l'usage d'autres langues que le néerlandais durant les pauses.

 

 

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