
Après la gare du Midi, la gare du Nord : un reportage choc pointe l’insécurité dans le quartier

Violences, vandalisme, trafic et consommation de drogue… Un reportage diffusé dans l’émission Terzake (VRT) lundi soir a illustré l’enfer vécu par des riverains dans le quartier de la gare du Nord, à Bruxelles.
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Un habitant membre du comité de quartier Nord, Jo Poilvache, livrait au média flamand : «Je ne sors plus sans avoir de quoi me défendre ou défendre les autres», expliquait-il, une matraque télescopique à la main. «Je suis obligé. La plupart des gens ont quelque chose sur eux pour se défendre, il n’y a rien à faire. (...) Un simple regard peut provoquer une agression», assurait-il.
Autre témoignage tout aussi interpellant, celui d’une riveraine disant être victime de racket dès le pas de sa porte. «Si Madame veut rentrer chez elle, doit donner de l’argent», abondait Jo Poilvache.
“Hier zie je alleen nog maar gedrogeerden en gevechten.”
Drugs. Geweld. Vandalisme. De wijk rond treinstation Brussel-Noord ontspoort. Bekijk de volledige reportage op https://t.co/zIyhDNZlyG #terzaketv pic.twitter.com/JabaV33Yiu
— Terzake (@terzaketv) September 4, 2023
Suite au reportage, le Vlaams Belang a pointé du doigt Rudy Vervoort, ministre-président de la région bruxelloise, l’accusant, en même temps que l’ensemble de l’exécutif, de négligence : «Quelqu’un qui laisse la situation aller aussi loin ne se soucie pas de cette ville et de ses habitants et n’est pas digne d’en être le visage».
Drugs. Geweld. Vandalisme. Zwerfvuil. De wijk rond Brussel-Noord ontspoort. #terzaketv gaat op patrouille met de politie en tekent onthutsende getuigenissen op van moegetergde buurtbewoners. @Nicole_demoor en @AnsPersoons reageren. Vanavond om 20.00u op @vrtcanvas pic.twitter.com/B1N0EafUrt
— Terzake (@terzaketv) September 4, 2023
Le président de groupe d’extrême-droite flamande au parlement bruxellois, Dominiek Lootens, a annoncé vouloir déposer une motion de méfiance et a appelé les autres partis à la cosigner. «Le gouvernement bruxellois et en particulier son ministre-président ont excellé par leur absence ces dernières années. Le fait que la situation, malgré les avertissements répétés, ait pu aller aussi loin est une gifle au visage de chaque Bruxellois», a-t-il jugé.
Nord, Midi, même combat
Avant le Quartier Nord, celui de la Gare du Midi avait également été épinglé ces dernières semaines pour des problèmes d’insécurité. Au cours des derniers dix-huit mois, plus de 150 agressions armées ont d’ailleurs eu lieu près de la gare internationale.
Commentant le sujet sur RTL, Rudi Vervoort avait souligné l’enjeu communautaire se cachant selon lui derrière le dossier, et avait déploré le manque d’attention pour la capitale de la part du gouvernement fédéral.
Le socialiste avait pointé l’absence de désignation d’un nouveau procureur du Roi à Bruxelles, le manque d’effectifs judiciaires et policiers, ou encore la suppression au début des années 2000 du commissariat de police installé dans la gare.
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«Il suffit de voir qui exerce les fonctions régaliennes dans ce pays depuis plusieurs législatures. C’est malheureux à dire mais il y a aussi un enjeu communautaire derrière. La police judiciaire fédérale de ce pays a été siphonnée par certaines zones de police», avançait Rudi Vervoort en citant Anvers, où d’importants moyens ont été déployés pour lutter contre le trafic de drogue, ainsi que l’aéroport de Bruxelles-National.
Mais la problématique dépasse toutefois les «simples» plans sécuritaire et communautaires (si l’on adhère à la thèse de Rudi Vervoort). «Je vois des gens en grande précarité sociale, qui finissent par se droguer pour trouver une échappatoire, et qui se rendent parfois coupables d’exactions», analysait en effet dans Le Soir Jean Spinette, bourgmestre de Saint-Gilles (PS).
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«Ce qui pose la question du financement de l’action sociale dans notre pays, de l’accueil des populations sans papiers, de l’absence d’accompagnement de Fedasil, de la justice qui relâche quasi immédiatement les personnes arrêtées car le parquet manque de bras pour engager les poursuites», pointait le maïeur bruxellois.
Un constat portant sur la situation Gare du Midi, mais qui vaut tout autant pour la Gare du Nord ou d’autres lieux parmi les plus pauvres de Bruxelles…
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