
Semaine de la mobilité : quel bilan tirer sur nos habitudes? “La part de la voiture commence à perdre de l’importance”

De manière régulière, la mobilité se révèle, dans les baromètres d’opinions, comme une préoccupation majeure des citoyens. En Flandre, en Wallonie et spécialement à Bruxelles. Il y a quelques années, elle était même la première préoccupation des Bruxellois avant le logement. L’UE s’est emparée de la thématique et organise depuis 2002 une semaine de la mobilité dont le point d’orgue est l’emblématique “dimanche sans voiture”. L’ambition était d’encourager “un changement de comportement en faveur d’une mobilité active, de transports en commun ou d’une solution intelligente de transport”. Ce changement s’est peu à peu installé dans nos vies quotidiennes. “La part de la voiture commence à perdre de l’importance”, expliquait Benoit Godart, le porte-parole de l’institut Vias, en marge de la promotion de la semaine de la mobilité à Verviers, où le vélo sera cette année, particulièrement, mis à l’honneur.
La lecture de votre article continue ci-dessous
“Surtout dans les grandes villes où cela est plus facile, il y a eu, véritablement, un déclic, accéléré par la crise sanitaire. On voit maintenant des gens qui, avant, n’auraient jamais pris les transports en commun ou utilisé un vélo, un vélo électrique ou une trottinette, électrique ou pas. Aujourd’hui, ils se disent que c’est facile d’aller, par exemple, en voiture jusqu’à un certain point, sortir sa trottinette électrique pour faire les derniers kilomètres et ne pas tomber dans les embouteillages. On est vraiment dans une ère de la multimodalité.” Mais ce changement de comportement s’est fait, parfois, dans la douleur.
🡢 À lire aussi : Une journée sans voiture: à quoi ça sert ?
Le plan de mobilité “Good Move” dont on célébrait le premier anniversaire le 16 août dernier a donné lieu à de sérieuses broncas populaires. À Schaerbeek, deux policiers et un pompier avaient été blessés lors d’affrontements. Un changement qui suscite toujours une certaine perplexité. Le passage à une bande de circulation des tunnels Bailli et Vleurgat, même s’il a été rendu nécessaire pour des raisons de stabilité, peut laisser songeur. Que se passera-t-il lorsqu’un véhicule y tombera en panne? Bart Dhondt, l’échevin de la Mobilité de la Ville de Bruxelles, semble, pourtant, satisfait. Et vantait il y a peu un centre-ville “toujours plus attractif et toujours plus apaisé”.
Sauf que l’enthousiasme de l’édile ne semble pas partagé par tous. Et pas que dans certaines communes de Bruxelles ou à Liège ou Charleroi. L’enthousiasme est également rare dans les gares de la SNCB dont les trains n’ont jamais été si en retard. Quant à nos voisins, l’ardeur pour une autre mobilité semble marquer le pas au niveau européen. À son lancement, en 2002, la semaine de la mobilité avait mobilisé 1.705 villes européennes. Le cap des 2.000 participantes avait été franchi en 2007, celui des 3.000 en 2019. En 2022, elles étaient 2.987. Cette année, elles ne seront plus que 1.650 villes européennes à marcher, enfourcher un vélo ou prendre les transports en commun lors du “dimanche sans voiture”…
Zéro de conduite
Le dimanche sans voiture du 17 septembre 2023 concernera les 19 communes bruxelloises, une quarantaine de communes flamandes mais… aucune commune wallonne.