
La bonne nouvelle du jour : plusieurs indexations à l’horizon pour les travailleurs de la fonction publique
Si la situation n’est pas égale pour chacun, ne retenons que le positif : les salaires seront à nouveau indexés dans les prochains mois. Et ce, à plusieurs reprises. «Sur la base de nos prévisions d'inflation de septembre 2023, on attend des dépassements de l'indice pivot en septembre 2023, février 2024 et juin 2024», note Ludovic Dobbelaere, économiste pour le Bureau fédéral du Plan auprès de nos confrères de chez SudInfo. «Les allocations sociales sont toujours indexées (de 2%) un mois après le dépassement, les salaires publics deux mois après.»
Pour le secteur privé, des changements sont aussi au programme. Mais dans ce cas, le mécanisme d’indexation dépend de différents facteurs. Le premier d’entre eux ? La commission paritaire à laquelle appartiennent les travailleurs.
«Tous ces commissions se basent sur l'évolution de l'indice santé, mais on peut distinguer différents mécanismes d'ajustement», note l'économiste « Certaines commissions paritaires indexent sur base d'un indice pivot, mais cet indice n'est pas nécessairement le même que celui utilisé dans le secteur public. L'utilisation d'un indice pivot implique que le pourcentage d'indexation est toujours le même (1%, 1,5%, 2%, …), mais la fréquence des indexations s'adapte en fonction de l'inflation. D'autres commissions paritaires indexent à des moments. Certaines de ces indexations peuvent être négatives.»
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2024, l’année de la vie chère ?
Le Bureau du Plan est clair, votre salaire va augmenter. Mais cela ne se fait pas sans raison. La dernière indexation record de l’an dernier s’était faite pour pallier l’inflation galopante par laquelle l’économie belge et son pouvoir d’achat étaient mis à rude épreuve.
Ces multiples indexations qui sont attendues ces prochaines semaines et mois sont-elles donc annonciatrices d’une année 2024 économiquement morose où la vie restera éperdument chère ? Pas tant à en croire l’expert dans les lignes de Sud Info, « Les ménages belges sont relativement bien protégés contre les effets négatifs de l'inflation sur leur pouvoir d'achat», analyse-t-il. « Il y a certes des ménages qui gagnent et d'autres qui perdent avec ce système, mais au niveau macroéconomique le pouvoir d'achat est bien protégé. Cela explique aussi pourquoi la consommation privée a mieux résisté pendant la crise énergétique que dans beaucoup d'autres pays européens et la consommation des ménages a aidé l'économie belge à échapper à une récession. »
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Le spectre de la récessions éloigné
En effet, toujours selon le Bureau du Plan, la menace de la récession qui planait sur la Belgique serait éloignée. Grâce à l’importance de son secteur des services ainsi que grâce aux indexations de salaire, le pouvoir a été un brin soutenu.
Pas de récession donc en Belgique où le PIB devrait croitre de 1% en 2023 et le taux d’emploi progression de 50 000 personnes. Par contre Ludovic Dobbelaere met en garde « ces indexations répétittives risquent de peser sur la compétitivité de nos entreprises belges à cause du fait que ce sont en grande partie les entreprises qui les paient… »