
Pourquoi on a pensé à "Martine fait ses courses" en planchant sur le dossier

Dans Martine fait ses courses, classique de l’illustration belge sorti en 1964, Marcel Marlier décrit un supermarché qui n’est pas loin de ressembler au jardin d’Éden. Pour une fois, le dessinateur, qui avait une tendance à enjoliver le monde, rendait parfaitement compte de cette façon - si moderne et si américaine - de faire ses emplettes, transformant la corvée en expérience. Dans l’hypermarché de Martine, on trouve des fruits, des légumes, du saucisson, des vêtements, des jouets, des fournitures scolaires et même des disques. Les caissières sont gaulées comme les secrétaires dans Mad Men, semblent faire un travail de mannequin chez Dior et n’ont mal nulle part. C’est à ce magnifique témoignage de société qu’on a pensé lorsqu’il s’est agi de se pencher sur l’évolution de la grande distribution, regrettant cet univers, naïf et sucré, qui, en passant, faisait l’apologie du consumérisme. Plus rien ne ressemble au magasin de Martine. Les modèles sont usés, les comportements ont changé, et les contrats de travail coincés comme de vieilles feuilles de laitue au fond du caddie. La disparition des caissières est programmée, le retour à l’épicerie d’Amélie Poulain (modèle bobo avant l’heure) aussi et Marlier devrait dessiner Martine fait du click and collect. Vous ne savez pas ce que c’est ? Rendez-vous page 14.
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