
Faire ses courses coûte bien plus cher depuis mars

Si vous vous étonniez du total de votre ticket de caisse ces temps-ci, l’Observatoire des prix vient de confirmer votre crainte. Dans une étude publiée ce 19 mai, il constate une inflation notable sur les produits alimentaires: 1,68% en avril par rapport à mars. Test-Achats note même 2,7% au total depuis le début de la crise. De plus, ces chiffres se cachent de grandes disparités, et malheureusement, bon nombre d’articles particulièrement vendus ces temps-ci sont également ceux qui ont le plus augmenté de prix.
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Pas le moment de faire les grandes courses… sauf pour les gâteaux!
Parmi les plus fortes inflations de mars à avril, l’enquête de l’Observatoire des prix pointe en effet une classe de produits particulièrement symbolique: ceux de nettoyage et d’entretien, avec une hausse de 6,5% lors du passage en caisse. Or il s’agit justement de l’un des achats que l’Institut Nielsen a pointé début mai comme étant particulièrement en augmentation depuis mars. Des féculents comme les pâtes et le couscous, qui ont fait l’objet d’un véritable rush au début du confinement, ont également gagné 4% en un mois de temps. Et si vous aviez opté pour des fruits de mer et des légumes frais pour manger sainement ces deux derniers mois, la note est encore plus salée. Comptez alors environ 10% de plus sur leurs prix.
En vrac, on compte aussi des hausses importantes pour la viande de mouton et d’agneau, les chips, les glaces, le vin, le poisson frais ou encore une bonne partie des boissons (sauf celles à base de fruits). Seuls les fans de pâtisserie ont pu se faire plaisir. L’essentiel des baisses touche en effet les produits qu’ils utilisent: le lait, le chocolat, la farine ou encore le sucre. Les économies réalisées sur ces produits gourmands, plus timorées, ne contrebalancent cependant pas la tendance inverse.
Les promos: le nerf de la guerre
Pour expliquer les résultats de son étude, l’Observatoire des prix est catégorique: «l’interdiction de réductions a eu un impact important. Cela concerne les produits de consommation rapide comme les produits alimentaires, les boissons non alcoolisées, les produits d'entretien…». C’est aussi ce qu’a pu constater Test-Achats, qui a noté une hausse plus importante du panier de produits dans les supermarchés plus friands de promotions. Les enseignes les plus concernées sont ainsi Colryut (tout comme sa filiale Collect & Go) et Carrefour. Les marques nationales et internationales, notamment affectées par cet état de fait, ont vu leurs prix bondir jusqu’à 16% chez Colryut.
Pour ce mois de mai, l’espoir de voir les prix repartir à la baisse a été toutefois stimulé par le retour des fameuses réductions au début du mois. Mais là encore, le constat est mitigé et les prix ne sont revenus qu’en partie à la situation d’avant-crise. «Sur le terrain, il reste des manquements en approvisionnement et une demande forte pour certains produits, ce qui peut avoir un effet sur le ticket de caisse. Plus généralement, il n’y a pas forcément eu de retour de promotions sur les produits de marque et certaines chaînes de la grande distribution, comme Colruyt, regardent beaucoup chez la concurrence pour prendre leurs décisions sur le sujet, d’où cette lenteur dans la baisse des prix. Il faudra encore quelque temps avant d’avoir un retour à la normale», constate Jean-Philippe Ducart, porte-parole de Test-Achats.
Une note positive après ce constat sur les produits alimentaires: le portefeuille des Belges n’a pas pour autant été impacté sur le plan global. L’Observatoire des prix remarque en effet que les prix en chute libre sur l’énergie ont permis de contrebalancer ces dépenses dans les supermarchés.