

Depuis janvier dernier, pas moins de 58 webshops frauduleux ont été fermés par DNS Belgium, une organisation chargée de gérer les domaines .be. Mais il pourrait s’agir ici d’une goutte d’eau dans un océan. En 2020, 276 sites similaires avaient été identifiés et en 2018, Test-Achats en avait trouvé près de 800 avec une simple recherche Google! Les chiffres réels pourraient donc être encore bien plus élevés, surtout avec la crise sanitaire qui a incité les acheteurs à se tourner massivement vers les boutiques en ligne. Les associations de consommateurs et de professionnels du secteur mettent le public en garde et donnent quelques astuces pour éviter de tomber dans le panneau.
Test-Achats pointe plusieurs indices révélateurs pour démasquer ce qui se cache vraiment derrière tel ou tel site. Le premier réflexe à avoir, c’est de regarder l’URL. Parfois, l’adresse du site n’a strictement rien à voir avec une boutique en ligne. Autrement dit, si vous voyez un webshop de vêtements et que l’URL fait référence à la religion, faîtes attention. L’URL peut aussi être un bon indicateur en regardant en même temps au logo du site. Si les deux n’ont rien à voir ensemble (exemple: un logo Amazon avec une adresse qui n’est pas celle du géant américain), il vaut mieux passer son chemin. Indice supplémentaire: l’absence dans l’URL du sigle «https://», qui prouve en temps normal qu’il s’agit d’un environnement sécurisé.
Les fausses boutiques adorent également bombarder l’internaute de logos et de labels a priori rassurants (comme «verified by Visa» ou «eTrusted shops»). Le but est évidemment de gagner la confiance du client, pour mieux l’entuber. Les fraudeurs sont aussi doués pour multiplier les fautes d’orthographe, fruits de traductions automatiques. Puis il y a les offres qui sont trop belles pour être vraies, comme des prix défiants toute concurrence. Des conditions de retour du produit trop vagues doivent également attirer l’attention.
Plus subtil: les informations données par la société. Si presque rien n’est indiqué (adresse, numéro d’entreprise, conditions générales, etc.), ou qu’il n’y a pas de formulaire de contact, ce n’est pas bon signe. Normalement, ce genre d’informations doit être facilement trouvable.
Tout cela peut paraître bien compliqué, mais il y a aussi une solution bien plus simple: la vérification de la sécurité du site par le navigateur. Si vous utilisez Google Chrome par exemple, vous avez peut-être déjà vu un message d’alerte s’afficher avant d’arriver sur une page Web. L’internaute peut n’en avoir cure et se rendre malgré tout sur le site. Peut-être que cela n’aura aucune conséquence mais qu’il y réfléchisse à deux fois avant de le faire. Il est probable que son ordinateur finisse infecté par un virus.
Pour le reste, il «reste encore beaucoup à faire» pour éviter que les consommateurs soient floués, confie à la VRT Sofie Geeroms, directrice générale de BeCommerce, l'association des entreprises de commerce électronique. Le Centre européen des consommateurs (CEC) a par exemple constaté une augmentation significative des plaintes concernant des boutiques en ligne frauduleuses depuis la crise sanitaire. «C'est pourquoi nous pensons qu'il est important de communiquer clairement aux consommateurs sur ce que sont les magasins en ligne fiables et comment les reconnaître au mieux», conclut Sofie Geeroms.