Prix record de l'essence depuis 2008: des options pour permettre la décrue

Face à la pression russe sur l'énergie, les États touchés doivent réfléchir à des alternatives alors que le prix de l'essence flambe.

Station essence à Hélécine
Une voiture à une station essence à Hélécine, le 20 janvier 2022 @BelgaImage

Le baril de Brent de la mer du Nord a clôturé vendredi à 118,11 dollars, un niveau qu'il n'avait plus atteint depuis août 2008, galvanisé par l'arrêt, de facto, des exportations russes. Un fait qui amène à réfléchir sur le moyen de faire baisser ce prix.

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Trouver de l'essence ailleurs qu'en Russie?

Le montant du baril de cette variété de pétrole pour livraison en mai, le plus échangé à Londres, a encore gagné 6,92% sur la séance de vendredi. Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie il y a huit jours, le Brent a pris 21,9%. A New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) avec échéance en avril, a lui fait un bond de 7,43% vendredi, pour terminer à 115,68 dollars, une première depuis septembre 2008.

«Tant que la guerre se poursuit, qu'il y a autant d'incertitude et la crainte de voir les barils russes retirés du marché, les prix vont rester élevés», a commenté Matt Smith, responsable de l'analyse pétrole chez Kpler. Selon plusieurs médias, la compagnie Shell a acheté vendredi une cargaison de 100.000 tonnes de brut russe avec une décote de 28,5 dollars le baril par rapport au prix de référence, du jamais vu. «Il y a des cargaisons qui se traitent, en mer Noire, avec des rabais de 20 dollars (le baril) et qui ne trouvent pas preneur», a expliqué, mercredi, la PDG de la compagnie maritime de pétroliers International Seaways, Lois Zabrocky.

Vendredi, la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a indiqué que le gouvernement Biden étudiait les «options» possibles «pour réduire (la) consommation d'énergie russe» par les Etats-Unis. Elle a néanmoins prévenu que la Maison Blanche se préoccupait aussi de minimiser l'impact pour les consommateurs. Les prix à la pompe ne cessent d'augmenter aux Etats-Unis, et le prix du gallon (3,78 litres) d'essence ordinaire en Californie a franchi vendredi les 5 dollars pour la première fois. «Il va falloir trouver ailleurs les barils que la Russie ne fournit plus», a expliqué Matt Smith. «Dans les semaines à venir, vous allez probablement voir des barils venus des Etats-Unis, d'Afrique ou du Moyen-Orient pour alimenter l'Europe», a-t-il anticipé, «si la situation n'évolue pas» en Ukraine.

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