
Cinéma: comment le prix des places évolue-t-il?

Si vous vous rendez au ciné, un conseil: comparez les prix! Sans cela, vous pourriez avoir une petite surprise à l'achat de votre place. Au centre de Bruxelles, à l'UGC De Brouckère, il faut débourser 12,35€ pour le troisième volet des Animaux Fantastiques. Pour la grosse sortie du moment, Docteur Strange 2, cela monte à 13,35€. Et si vous aller voir ce même film à l'Imagibraine, vous dépenserez 13,85€! Heureusement, ces montants ne sont pas représentatifs de l'ensemble des cinémas belges. À Rixensart par exemple, qui n'est pourtant pas si loin des deux établissements cités auparavant, le spectateur ne doit payer que 6€. Mais globalement, l'avenir ne présage pas une accalmie des prix. La faute à plusieurs facteurs qui influencent le coût de l'entrée au cinéma.
La lecture de votre article continue ci-dessous
Un coût toujours plus élevé?
Selon Thierry Laermans, secrétaire général de la Fédération des cinémas de Belgique, le prix moyen chez nous pour une place de cinéma est aujourd'hui légèrement inférieur à 9€. Ce chiffre correspond à la dernière enquête en date du SPF Économie, qui donnait comme montant 8,9€. Petite précision: cette étude commence à dater puisque les données datent de 2015. Aucune mise-à-jour n'a été établie depuis. Entretemps, l'Écho a déjà remarqué qu'entre 2016 et 2017 par exemple, le prix avait augmenté de 0,25€ à 0,5€, en un an seulement donc.
Est-ce que le prix actuel est forcément plus élevé? Cela reste à vérifier. En France, selon les chiffres de l'Insee et de la CNC (Centre national du cinéma) cités par la Fédération nationale des cinémas français, le montant d'une place de ciné a continué à augmenter jusqu'à la crise sanitaire. En 2020, il a baissé de 2,4% et s'est établi à 6,63€, là aussi avec de grandes disparités en fonction du lieu et de l'exploitant.
Comment sont établis les tarifs?
Parmi les raisons qui expliquent les différences de prix entre établissements, l'Observatoire des prix en cite plusieurs. Un des critères les plus décisifs, c'est la taille des établissements qui doivent parfois gérer un nombre important de salles. C'est ce qui explique que les grands complexes soient aussi chers. Jouent également la concurrence, le lieu d'implantation, la filière commerciale, etc. L'étude du SPF Économie y ajoute les investissements dans les technologies. Le secrétaire général de la Fédération des cinémas de Belgique évoque pour sa part les revenus du personnel ou encore les prix de l'énergie.
L'énergie, voilà justement un peu le nerf de la guerre du moment. Vu la guerre en Ukraine, ceux-ci ne cessent d'augmenter. Or il faut payer la climatisation, la ventilation (particulièrement importante pour lutter contre le coronavirus), les systèmes d'éclairages et de son, etc. Interrogé par la RTBF, le Quai 10 de Charleroi atteste par exemple que son budget énergie était passé de 9.000€ par mois en 2019 à 21.000€ aujourd'hui. Un coup dur alors que l'affluence est toujours de 20% à 30% inférieure à la période pré-Covid.
«C'est pour cela que l'on demande des aides», déclare Thierry Laermans. «Sans cela, on peut s'attendre à une baisse des investissements, voire à des fermetures. Cela aurait un impact sur toute la filière du cinéma, des producteurs aux acteurs». Le prix des places pourrait lui aussi augmenter pour limiter la casse. «Mais il y a toujours l'espoir que cela s'arrange. À l'heure actuelle, on voit déjà que les gens reviennent notamment au cinéma pour les grandes affiches. Il faudrait maintenant qu'ils reviennent pour les autres films afin que les établissements puissent retrouver leur vigueur».
Les petites astuces pour économiser
En attendant, les spectateurs peuvent user de plusieurs tactiques pour limiter le coût au cinéma. Outre le choix de l'exploitant, il y a notamment les abonnements. Une option particulièrement avantageuse dans le cas des grands complexes. À l'UGC, la carte illimitée revient à 18,9€ par mois (hors frais supplémentaires) et le multipass de cinq places valable 5 jours sur 7 vaut 35€ (soit 7€ par séance). Il est aussi possible d'avoir dans certains cas une carte de fidélité, un prix spécial pour les anniversaires ou des réductions lors d'événements, de journées spéciales ou de séances matinales. Reste l'option Arsène 50, un site qui propose des places à moitié prix pour le jour même à Bruxelles.
Et si vous vous demandiez où part votre argent, l'étude du SPF Économie donne la réponse. Globalement, le gros des recettes brutes partent aux exploitants (47,4%) et aux distributeurs (41,4%, même si La Libre précise que ce pourcentage doit toujours l'objet d'un accord confidentiel entre distributeur et opérateur). Les miettes reviennent à la T.V.A (5,4%), aux taxes communales (4,7%) et aux droits d'auteur (1,1%).