
Vers une potentielle pénurie de carburant à la rentrée ?

Le gouvernement irlandais est en train d’élaborer un plan d’urgence dans le cas où la guerre en Ukraine provoquerait une pénurie majeure du carburant en Europe. Actuellement, trois scénarios sont sur la table, à divers degrés de sévérité.
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Ainsi, le premier scénario serait que l’Irlande importe 20% de moins en septembre. Dans ce cas, les réserves de carburant peuvent tenir trois mois. Le second scénario envisage une importation en baisse de 35%. Et enfin, le troisième scénario, l plus extrême : en février 2023, il n’y en a plus assez pour faire tourner le pays.
Il parait cependant pertinent de souligner le fait que l’Irlande est plus ou moins préservée en la matière. Elle importe essentiellement du Royaume-Uni et ce dernier dépend de la Russie pour moins de 10% de ses stocks.
Une sorte de confinement énergétique
Dans le dernier cas, un plan d’urgence, qui ressemble fortement à un confinement énergétique, serait activé. Tous les travailleurs non essentiels devraient rester à la maison et limiter leurs déplacements en voiture. Concernant les stations-service, seules une centaine seront approvisionnées et ne fourniront du carburant qu’aux travailleurs essentiels. Les soignants, les agriculteurs, par exemple.
Si la situation n’est pas aussi grave, un système de rotation à la pompe est envisagé. Un jour les plaques d’immatriculation impaires, un jour les numéros pairs. Et enfin, dernière mesure, une réduction de la vitesse autorisée sur l’autoroute pourrait être décidée.
Une potentielle pénurie en Belgique ?
Une telle situation serait-elle possible en Belgique alors ? « Non, nous ne devrions pas connaitre de pénurie de carburant » nous affirme Olivier Neirynck, directeur technique de la Brafco. « Nous avons encore eu une réunion récemment avec les autorités et aucune pénurie n’est à l’horizon pour la Belgique. »
« Au final, ce que fait l’Irlande, c’est anticiper une potentielle crise. » explique-t-il « Et elle reste très peu dépendante de la Russie pour son approvisionnement. En ce qui concerne la Belgique, nous avons déjà anticipé la situation. L’embargo a déjà été pallié par de fournisseurs alternatifs et il n’y a vraiment aucune risque. La majorité de notre pétrole arrive pas bateau et nous devrions pas connaitre de crise.»
Et si le pire venait à venir...
Selon Olivier Neirynck, même si le pire était à venir, et qu’une véritable pénurie frapperait la Belgique, il n’y aurait pas de raison de paniquer « Même si le pire des scénarios venait à se réaliser et que nous faisions face à une pénurie, nous avons encore accès aux stock dits stratégiques ». Ces stocks, parsemés en Belgique permettraient de tenir 91,25 jours en cas de pénurie de carburant et de faire face, sans encombre à la crise.
Pas de raison donc de s’inquiéter, ce que l’Irlande fait est tout simplement prudent et à déjà été établi, en coulisse en Belgique.
Mais après tout, prudence est mère de sureté.