
Les bénéfices du pétrole en cinq chiffres

18 milliards $
Le bénéfice en dollars de Shell au deuxième trimestre 2022, soit le quintuple de 2021. Le chiffre d’affaires net a doublé chez TotalEnergies et quadruplé pour Eni sur la même période.
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6 milliards $
Le programme de rachat d’actions que vient d’annoncer Shell afin de rémunérer ses actionnaires. TotalEnergies a fait pareil, avec deux opérations de 2 et 3 milliards de dollars.
127 dollars
Le prix maximum journalier du Brent de mer du Nord en 2022 (furtivement monté à 139 dollars). Il affiche aujourd’hui 100 dollars.
27,4 %
La hausse du prix sur un an en Belgique. On atteint même 28,1 % pour les autres carburants (LPG), 31,5 % pour le diesel et 68,9 % pour le gasoil de chauffage.
25 %
La taxe sur les “superprofits” des entreprises pétrolières adoptée en Italie et au Royaume-Uni. La ministre belge de l’Énergie imagine faire pareil, la France y renonce pour l’heure.
Le point final
Si ces sociétés sont si riches, pourquoi ces bénéfices excédentaires ne sont pas taxés chez nous? Déjà, il n’y a pas de consensus au sein du gouvernement… De plus, mettre en place une telle taxe représenterait un défi juridique, la mesure pouvant être jugée discriminatoire, et technique, Engie payant déjà une taxe nucléaire de 38 %. Il faudrait également prendre en compte la volatilité extrême du marché du pétrole. Car si ce dernier se vend très bien aujourd’hui, tout comme en 2008 et en 2014, il a aussi connu des bas, notamment en 2016 ou lors des confinements sanitaires de 2020. Ces dernières semaines, le cours du pétrole redescend progressivement et les grands majors anticipent de futures pertes. Malgré tout, certains font des gestes (éventuellement pour éviter d’être taxés), comme Total en France avec une remise à la pompe de 20 centimes. En Belgique, le secteur se prévaut de distribuer des chèques énergie.