

Ce n’est un secret pour personne, c’était même l’une des raisons principales des manifestations d’aujourd’hui à Bruxelles, les prix de l’énergie ont explosé. Conséquence directe de la guerre en Ukraine, cette augmentation dramatique vient déjà ronger un pouvoir d’achat en chute libre, victime lui de l’inflation galopante que nous subissons.
Sombre tableau donc pour les consommateurs qui se retrouvent pris entre deux feux et voient leurs portefeuilles et économies fondre à vue d’œil. Avec cette même interrogation face à l’hiver qui s’approche, comment allons-nous nous chauffer ?
Entre des prix bien trop élevés, le spectre d’une potentielle pénurie en plein hiver et des mesures gouvernementale trop faiblardes selon certains, tous les moyens semblent presque bons et/ou permis. A n’importe quel prix.
Face à cette augmentation, et au vu des circonstances, de plus en plus de ménages décident de ne plus payer leurs factures d’énergie. En effet, dans certains cas, celles-ci avoisinent les 1000 euros et deviennent de véritables second loyers…
Et à l’image du mouvement britanique « Don’t Pay » qui appelle les anglais à ne pas payer leurs factures énergétiques face à l’explosion des prix, de nombreux foyers belges décident purement et simplement de suivre l’exemple et de bouder les factures énergétiques. Mais c’est peut-être une fausse bonne idée…
Sur le coup, on peut se dire que c’est une solution qui peut tenir un temps. Mais il se trouve qu’en Belgique, les fournisseurs d’énergies ne sont pas vraiment cléments avec les mauvais payeurs.
Une facture oubliée (intentionnellement ou non) se transforme vite en véritable spirale infernale où la centaine d’euro que l’on a cru bon d’économiser sont rapidement oublier. Dans les pages du Morgen on fait le cas d’un exemple interpellant, une personne qui devait 25,83 euros mais qui a dû depuis payer 1 315,21 euros de frais d'exécution.
Il est clair qu’à l'heure où les entreprises du secteur de l'énergie font des bénéfices, ces montants semblent encore plus honteux. Mais en principe, les fournisseurs d'énergie ne font rien d'illégal. Ils ne font qu’appliquer les procédures.
Ainsi, les personnes qui ne paient pas leur facture d'énergie dans les 15 jours recevront un rappel de paiement. Si rien ne se produit à nouveau dans les 15 jours suivants, le fournisseur enverra une mise en demeure. Si les conditions générales du contrat le permettent, le fournisseur d'énergie peut également facturer des frais de recouvrement et des intérêts à chaque étape.
Après cette "phase amiable", le fournisseur d'énergie peut faire appel à un huissier, une agence de recouvrement ou un avocat. Si, malgré tout, aucun paiement n'est effectué, l'affaire est portée devant les tribunaux, ce qui entraîne des frais de justice. Et l’addition devient rapidement très salée.
Dans un tel contexte, on pourrait se demander si les fournisseurs d’énergies belges pourraient être plus flexibles et mettre en place des mesures soulageant les consommateurs. Interrogé ce matin par Thomas Gadisseux, au micro de la Première, Grégoire Dallemagne CEO de Luminus s’est prononcé sur la situation « Lorsque les clients éprouvent des difficultés de paiement, nous proposons des plans d'étalement des paiements dans le temps. Nous prodiguons aussi des conseils à nos clients pour réduire leur consommation d'énergie parce que à court terme et à long terme aussi, d'ailleurs, c'est vraiment la seule manière de réduire les factures d'énergie. »
A ce propos, Luminus vient de lancer une campagne de sensibilisation et d’information pour ses clients afin de les aider à pratiquer la sobriété énergétique.
Une chose est sûre en tout cas, c’est que la situation est loin de s’améliorer. A vos pulls, plaids et autre bouillotte donc.