Crise énergétique : risque-t-on vraiment un black-out cet hiver ?

Par Nicolas Sohy Mardi 4 octobre 2022 14:36
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La Belgique devrait traverser l’hiver sans embûche. Pour la suite, ça se complique. Notre journaliste Nicolas Sohy fait le point, en vidéo.

Pour le spécialiste en géopolitique de l’énergie Adel el Gammal (ULB), le risque de black-out cet hiver dépendra en partie de la météo. Il reste cependant confiant dans les capacités de la Belgique et de l’UE à traverser les mois à venir sereinement, car un principe de solidarité est d’application. D’une part, les stocks de gaz sont remplis à 85 % dans l’ensemble de l’UE. Ceux de la Belgique dépassent les 90 %, soit le niveau légal à atteindre pour le 1er novembre. La Belgique est donc en avance sur le calendrier. D’autre part, le royaume se fournit aussi en gaz liquéfié (GNL) qui arrive par bateau depuis les États-Unis ou le Qatar. “La situation n’est pas mauvaise pour l’hiver 2022-2023”, résume Adel el Gammal.

Il est davantage inquiet pour les hivers suivants. “Les stocks jouent le rôle d’amortisseur lorsqu’on chauffe beaucoup en hiver. À partir du printemps, on reconstitue traditionnellement les stocks. Le problème est que le gaz russe représentait 40 % de la consommation européenne en gaz avant la guerre en Ukraine. Ce taux est tombé à 9 % aujourd’hui. Qui dit que le Kremlin ne va pas le faire tomber à zéro? Bref, il faut remplacer cette source d’approvisionnement pour reconstituer nos stocks l’an prochain.” Les gazoducs nous permettent de nous fournir en Norvège, en Algérie ou en Azerbaïdjan, mais les quantités disponibles sont insuffisantes. Selon Adel el Gammal, ces incréments ne peuvent s’élever qu’à maximum 16 % de ce qu’on achetait à Moscou avant la guerre. Une option est de compenser par plus de GNL. “Sauf que démarrer de nouveaux projets et collaborations prend des mois, voire des années.”