
Les Belges se ruent chez les discounters : voici jusqu'à combien vous pouvez économiser

La crise frappe fort. Les prix s'envolent. Alors à la caisse des supermarchés, pour un caddie moins rempli, le portefeuille s'en trouve plus léger. En moyenne, le ticket de caisse a grimpé de plus de 13 % selon des récents chiffres présentés par Test Achats. Par tous les moyens, le Belge tente de juguler l'hémorragie. À la sortie d'un hard-discounter, une cliente sort munie d'un sac de courses efflanqué : «Je n'achète plus grand-chose. Cette année nous avons cultivé nos propres légumes. On peut voir arriver une guerre. Nos congélateurs sont remplis ! Pour le reste, je privilégie les Lidl et Aldi pour éviter d'avoir trop à dépenser »
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Une autre abonde : «Les autres grandes surfaces classiques, ce n'est plus possible. On ne s'en sort plus si l'on ne trouve pas d'alternatives.» Plus loin, au coin du rayon viande fraîche, quelques saucisses longées dans un chariot. «Elles sont en promo, sinon je ne les aurais pas achetées. Le steak je ne connais plus. Pourtant je suis infirmière, je travaille. Mais avec un salaire et des enfants, il faut faire des choix.»
Plus 5 % de fréquentation
Aujourd'hui, le choix que de plus en plus de Belges pose est de pousser la porte des hard-discounters. «Nous comptabilisons une hausse de 5 % de notre clientèle ces derniers mois. Cela peut ne pas paraître significatif si l'on n'est pas dans le domaine. Mais 5 % sur ce marché, c'est énorme», remarque Julien Wathieu, porte-parole chez Lidl. Chez Aldi, même constat.
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Cette tendance s'explique par les offres ultra-concurrentielles que peuvent proposer ces enseignes. Avec 90% de marques distributeurs sur les étales, les prix sont imbattables. Selon Test Achats toujours, faire ses courses dans ces enseignes en choisissant les marques distributeurs plutôt que des marques nationales permettrait d'économiser plusieurs dizaines d'euros tous les mois. C'est 60% du total du ticket qui serait être économisé. «Ce que l'on essaye de réaliser avec nos marques distributeurs, c'est de nous rapprocher au plus près des marques nationales. Mais nous maîtrisons l'ensemble de la chaîne, de la conception du produit à la livraison en magasin. Cela permet de réduire considérablement les intermédiaires et de proposer des prix attractifs», note le porte-parole de Lidl.
Des caddies moins remplis
Mais même les hard-discounters font face à l'inflation. Lorsque l'on demande à Lidl de combien le prix du panier a augmenté on botte en touche : «Il faut faire du cas par cas.» Mais les clients ne s'y trompent pas. À 86 ans, Micheline en fait le constat amère : «Je venais il y a quelques mois avec 50 euros et je m'en sortais. Aujourd'hui, avec 100, je ressors sans avoir tous les produits notés sur ma liste.» Au bout du compte, c'est son caddie qui est moins rempli. «Le café au lait, je l'achetais par huit. Regardez, je n'en ai prix que quatre cette fois-ci. Il était à 59 cents puis est monté jusqu'à 79 cents l'emballage. Il faut se restreindre.»
Dans le rayon des bonbons, une mère de famille fera quant à elle l'impasse sur les sucreries. «Les prix ont doublé. Ce n'est pas essentiel pour nous donc on fera sans. C'est dommage pour les enfants, mais ce n'est peut être pas plus mal pour leur santé», constate-t-elle avec le sourire.
Si ces réflexions étaient tirées jusqu'il y a peu par les classes sociales les plus paupérisées, elles touchent aujourd'hui la classe moyenne. «Il suffit de regarder sur le parking le type de voitures que l'on accueille. Cela est un indicateur. Aujourd'hui, nous accueillons de nombreux nouveaux clients», conclut le porte-parole.