
Damp January : comment le lobby de l'alcool tente de gâcher le Dry January

Dry January
Origines britanniques
Après les fêtes, un janvier sec. Depuis le milieu des années 2010, le gouvernement britannique soutient une campagne de sensibilisation de ses citoyens. Le concept, largement plébiscité par le secteur de la santé, a rapidement dépassé la Manche. En Belgique, la “Tournée minérale” a lieu en février.
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Questionner sa conso
Un verre de vin à table, une bière après le travail… Le Dry January est l’occasion de se pencher sur ses habitudes. Selon les derniers chiffres de l’OCDE, chaque Belge boit en moyenne 9,2 litres d’alcool par an. Les organismes de santé préconisent de ne pas dépasser deux verres par jour pour ne pas tomber dans une consommation excessive.
Des bienfaits directs…
Chaque verre en moins compte: un mois sans alcool suffit déjà à sentir les effets positifs sur le corps et la santé. Quand boire provoque l’affaiblissement du système immunitaire et peut augmenter les troubles anxieux, arrêter sa consommation permet au contraire d’améliorer le sommeil et de réduire les problèmes de poids.
… Et à long terme
Selon des études britanniques, le Dry January incite ceux qui ont relevé le défi à réduire leur consommation sur le long terme. L’université de Sussex a observé que six mois après le challenge, les personnes buvaient en moyenne un jour de moins par semaine et étaient moins régulièrement ivres.
Damp January
Version allégée
En face, on propose un janvier plutôt “humide”… Lancé comme une alternative cool, le Damp January propose de seulement réduire sa conso en fonction de ses propres critères. Une version en quelque sorte moins difficile à suivre, qui peut attirer plus d’adeptes.
Lobby de l’alcool
Continuer de boire, mais un peu moins, pour éviter une grande frustration et un retour de bâton en février: c’est en gros le message marketing de cette contre-campagne soutenue par les alcooliers. De leur côté, les associations déplorent une initiative qui brouille le message de santé.
Message flou
Ce n’est pas la première fois que les lobbys de l’alcool se mêlent du Dry January, surtout en France. En 2020, trois jours avant le lancement de la campagne officielle en France pour soutenir ce défi, Emmanuel Macron y a finalement renoncé, ne souhaitant pas “une démarche d’interdiction”. Beaucoup d’associations y voient l’influence des alcooliers sur les décisions politiques.
Marché florissant
Il faut dire que chez nos voisins, l’alcool ça rapporte. La France produit 20 % du vin consommé dans le monde, l’industrie du vin employant 500.000 personnes. Plus globalement, l’alcool français représente un véritable atout commercial à l’international: en 2019, vin, champagne et autre cognac ont rapporté 17 milliards d’euros à l’Hexagone.