

Le tout à la voiture, c’est terminé, c’est devenu impayable. Il faut débourser pour un particulier près de 1.000 euros par mois aujourd’hui pour un véhicule neuf qu’on veut amortir sur quatre ans. Bart Jourquin, professeur de transports et mobilité à l’UCLouvain est très clair. Il reste bien les heureux détenteurs de voitures de société qui peuvent encore rouler le portefeuille à l’aise, mais la question génère au fil des années une iniquité sociale de plus en plus flagrante. Les particuliers paieront encore de leur poche, bon an mal an, une Citroën C3 ou une Dacia Sandero. Les détenteurs de voitures-salaires auront une BMW, une Mercedes ou une Audi, les marques premium allemandes.
Aujourd’hui, surtout évidemment si on est jeune et urbain, on réfléchit à la solution de mobilité la plus efficace qui va de la voiture à la trottinette en passant par les bus et tous les moyens de transports en commun, sans oublier la marche à pied. “Un jeune qui se lançait sur le marché du travail achetait sur-le-champ une voiture. Ce n’est plus vrai aujourd’hui. Une assurance lui revient à près de 2.000 euros pour une voiture. Il ne peut pas. La voiture n’est plus centrale. La question aujourd’hui est de voir quelle solution de mobilité répond à tel besoin et la voiture n’est plus le seul réflexe. Mais cette réflexion n’a pas encore percolé partout et elle a encore quelques belles années devant elle, surtout dans les petites villes comme Mons ou Tournai et bien sûr à la campagne”, analyse Bart Jourquin pour qui les constructeurs automobiles ont eux-mêmes anticipé ce basculement en proposant de plus en plus des voitures de location sur quatre ans. Mais même politiquement, on est loin d’un retournement de situation avec un ministre des Chemins de fer au fédéral, des ministres de la Mobilité au régional et d’autres encore, toujours au régional, chargés de l’Aménagement du territoire.