
Peut-on réellement se fier au Nutri-Score?

Introduit en Belgique en 2018, le Nutri-Score s’est invité sur la plupart des emballages des produits vendus dans nos supermarchés. L’outil permet de « faciliter la compréhension des informations nutritionnelles par les consommateurs, et ainsi les aider à faire des choix éclairés », selon Santé Publique. Mais peut-on réellement s’y fier ?
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Pour répondre à cette question, il est important de connaitre la manière dont le Nutri-Score est calculé. « Le logo est attribué sur la base d’un score prenant en compte pour 100 gr ou 100 ml de produit, la teneur en nutriments et aliments à favoriser (fibres, protéines, fruits, légumes, légumineuses, fruits à coques, huile de colza, de noix et d’olive), et en nutriments à limiter (énergie, acides gras saturés, sucres, sel). Après calcul, le score obtenu par un produit permet de lui attribuer une lettre et une couleur », renseigne sur son site internet Santé Publique France.
Limites du Nutri-Score
Cependant, si le Nutri-Score peut aider le consommateur à améliorer la qualité de ses repas, il présente toutefois quelques inconvénients : « Cela peut être culpabilisant d’avoir face à soi un produit qui n’est pas jugé bon par la société et les fabricants. Le Nutri-Score renforce la peur sur les produits E et l’idée qu’ils ne sont pas bons. Or, il n’y a pas de bons et de mauvais aliments », explique Coline Flandrin, diététicienne nutritionniste, à So Soir. Les huiles BIO sont par exemple généralement mal notées par le Nutri-Score, car jugées trop grasses, alors qu’elles sont intéressantes pour notre santé et importantes dans la préparation de nos repas.
En outre, il est également possible de manger « très déséquilibré » avec des produits classés A, explique l’experte : « Je me souviens d’un plat cuisiné noté par un A avec des épinards, du riz et du poisson. On constate très vite que sa composition ne se limite pas à ces trois ingrédients. Il y a des additifs et des conservateurs, ce qui n’est pas intéressant sur le plan nutritionnel ».
Il vaut donc mieux regarder la composition d’un aliment, plutôt que son Nutri-Score : « On a une vue d’ensemble sur tous les ingrédients du produit. Il serait plus judicieux de les mettre en valeur, plutôt que le Nutri-Score. Si nous voyons mentionner des termes comme sirop de glucose, fructose, sel de fonte ou sorbate de calcium, nous devons essayer de limiter ces produits, sans les bannir pour autant », détaille-t-elle.
Ainsi, manger mieux ne doit pas se limiter à la notation du Nutri-Score. La nutritionniste conseille d’ailleurs de privilégier les aliments bruts aux aliments transformés : « La clé pour mieux se nourrir est de manger un peu de tout, sans tomber dans les extrêmes », conclut-elle.