
7 choses à savoir sur le code-barres, qui fête ses 50 ans (et qui devrait bientôt disparaître)

Né sur une plage de Miami
En 1948, sur une plage de Miami, l'ingénieur Normand Woodland et son collège Bernard Silver cherchent à répondre à la commande d'une petite chaîne de magasins d'alimentation souhaitant pouvoir identifier chaque article de son stock. Les deux hommes ont déjà élaboré un système codé, qui doit maintenant pouvoir être lu par un appareil optique.
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Joe Woodland plante les cinq doigts de sa main dans le sable et trace cinq traits. L'idée du code-barres est née. Woodland et Silver obtiennent un brevet en 1952. Il faudra attendre près de vingt ans pour que leur invention soit perfectionnée et commercialisée, sous l’impulsion d’un autre ingénieur, George Laurer.
Chewing-gum
Le 3 avril 1973, les grands industriels et les distributeurs américains adoptent le code-barres pour identifier les produits de grande consommation. Le 26 juin 1974, dans l’Ohio, est scanné le premier produit au monde doté d’un code-barres, un paquet de chewing-gums aux fruits (désormais exposé au National Museum of American History de Washington).
Lisez-vous le EAN ?
Le système accompagne parfaitement le boom du commerce de masse, avec ses millions de références qui peuvent changer de prix d’un instant à l’autre. Il permet aussi aux distributeurs de connaître en temps réel l’état de leurs ventes et de leurs stocks. Carte d’identité mondiale des produits, le code-barres est composé de lignes verticales plus ou moins larges, et de 13 chiffres.
Ces derniers renferment des informations essentielles. Les deux ou trois premiers chiffres correspondent au pays de provenance du produit. Pour les produits fabriqués en France, les codes commencent par les chiffres allant de 300 à 379. Les nombres de 540 à 549 indiquent que le produit provient de Belgique, et ceux numérotées de 690 à 695 de Chine. Les quatre ou cinq chiffres suivants correspondent au numéro de membre de l'entreprise participant au système EAN (ou European Article Numbering, le système de code internationalement utilisé).
Les quatre ou cinq chiffres suivants sont le numéro d'article en lui-même. Enfin, le dernier est une clé de contrôle pour authentifier le code-barre. Les lignes permettent, en fonction de leur longueur et de leur largeur, de coder des informations sur le produit et de les scanner.
6 milliards de scans par jours
De la brosse à dents, à la bouteille de jus de fruits en passant par les vêtements, les jouets ou l'électroménager…. le code-barres est partout. Chaque jour dans le monde, ces lignes verticales d'épaisseurs diverses sont scannées 6 milliards de fois. Soit 70.000 «bip !» chaque seconde, lors d’un passage en caisse.
La consommation, cette prison
Pour certains artistes critiques de nos sociétés de surconsommation ou de la mondialisation, le code-barres rappelle les barreaux d’une prison. Dans le street-art, il est ainsi régulièrement détourné et associé à un symbole d’asservissement, à un monde où tout est étiqueté, enregistré, calculé, surveillé.
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Derrière le code-barres, une organisation belge
Global Standard 1 (GS1) délivre pour chaque produit de chaque entreprise qui en fait la demande un code unique d'identification, le «global trade item number», ensuite traduit en code-barres. Cette association de droit belge (son siège est basé à Bruxelles) réunit 57.000 entreprises issues de la distribution, de l'industrie, de l'e-commerce ou de la logistique.
Elle s’occupe de la standardisation, au niveau mondial, de l'identification des produits. Chaque entreprise doit s'acquitter d'une cotisation corrélée à son chiffre d'affaires, de 98 euros à 4.400 euros par an.
Jeu de go et QR Code
2027 : c’est à cet horizon que le code-barres devrait faire ses adieux pour laisser la place au QR Code, a annoncé GS1. Le Quick Response Code (code à réponse rapide), dont la forme en damier et les combinaisons de points noirs et blancs sont inspirés du jeu de go, permettra d’intégrer beaucoup plus d’informations sur un produit donné.
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En le scannant, le consommateur, en étant directement relié au net, pourra par exemple connaître la composition du produit ou son origine, son empreinte carbone, la date de péremption… Le QR Code pourra aussi bloquer automatiquement la vente de produits présentant des problèmes sanitaires aux caisses des magasins, ou potentiellement, appliquer une baisse de prix sur les produits proches de la date de péremption, sans nécessiter le collage d’un nouveau code barre ou une modification manuelle.