Temu: l'application de shopping aux pratiques «trompeuses et mensongères»

L'arrivée de Temu en Belgique a provoqué une levée de boucliers, notamment de la part du SNI qui craint de nombreuses dérives.

Logo de Temu
Le log de Temu sur un smartphone, le 26 avril 2023 à Pékin ©BelgaImage

Le Syndicat neutre pour indépendants (SNI) voit d'un mauvais œil l'arrivée de l'application de shopping chinoise Temu sur le marché belge. La plateforme en ligne, qui a déjà conquis les États-Unis et mise désormais sur l'Europe, vend à perte, une pratique interdite dans la législation belge, a dénoncé le SNI mercredi dans un communiqué.

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Espionnage, commerce illégal, etc.

Grâce à une offre de produits variés proposés à des prix insignifiants, ce concurrent d'Amazon a rapidement conquis les consommateurs du pays de l'Oncle Sam, le nombre de téléchargements explosant après le placement en février d'une publicité lors du Super Bowl, la finale du championnat de football américain. Des voix s'élèvent toutefois pour contester les méthodes de l'entreprise, liée à la plateforme d'e-commerce Pinduoduo. Cette dernière a ainsi été accusée d'espionner ses usagers.

Temu subit d"'énormes pertes pour récolter beaucoup de données afin de faire de la publicité de manière plus ciblée", souligne le SNI. "Les consommateurs peuvent obtenir des codes de réduction s'ils visitent l'application plusieurs fois, ou en jouant à des jeux. Pour obtenir des cadeaux, il faut faire de la publicité auprès de ses amis ou de sa famille". Si cette pratique se révèle déficitaire à court terme pour la boutique en ligne, "la société mère peut supporter ces pertes car sa société sœur Pinduoduo est très rentable". Or, vendre à perte est surtout illégal en Belgique, rappelle le SNI, qui s'inquiète des répercussions sur les petits indépendants et du respect du règlement général sur la protection des données (RGPD).

"La manière dont Temu fait du commerce est extrêmement trompeuse et même mensongère. Jusqu'où peut-on aller pour établir une entreprise sur un marché ? Trop loin", conclut le SNI. Le syndicat promet dès lors de "prendre les mesures nécessaires" pour signaler l'application gratuite et ses pratiques "déloyales" au SPF Économie.

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