La pierre bleue belge va-t-elle disparaitre ?

Sa teinte bleu-grise orne bon nombre de nos trottoirs et bâtiments. Et pourtant elle peine à trouver sa place dans un marché ultra-concurrentiel. Quel avenir pour notre pierre belge préférée ?

carrière de pierre bleue
© Belga Image

C’est un trésor quelque peu caché de Wallonie. Sous les terres du Hainaut, la pierre bleue faisait la fierté des carrières belges. Résistante au gel, d’une durée de vie immense et non-poreuse (ce qui la rend idéale sous nos latitudes plus humide), ce fleuron belge a pourtant du mal à convaincre.

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En raison ? Son prix, plus élevé. Mais aussi une concurrence de plus en plus rude. Comme le mentionne Julie Abraham, administratrice déléguée des Carrières de pierre bleue belge, à la RTBF, "Ça a été très compliqué pour notre secteur il y a une vingtaine d’années". En cause ? La mondialisation du marché et les importations massives de pierres venues d’Asie, principalement de Chine. Une décision pas toujours judicieuse au vu des différences des caractéristiques techniques entre les deux et une pierre chinoise pas toujours adaptée aux besoins des chantiers belges.

Retour en grâce ?

Pourtant depuis plusieurs années, le vent semble avoir tourné. Et la pierre bleue semble revenir en force. Notamment sur les chantiers publics. Du moins, c’est ce qu’indique Julie Abraham à nos confrères : « Certains décideurs ont compris qu'en fait la pierre bleue belge avait des caractéristiques techniques bien plus intéressantes que la pierre chinoise. Donc on a de nouveau des gros chantiers publics qui se font avec de la pierre bleue belge » détaille-t-elle.

Auprès du secteur privé, en revanche, la pierre bleue peine toujours à convaincre. « C’est que les consommateurs privés ont pris l’habitude d’acheter une pierre étrangère » déplore Julie Abraham. Mais tout comme le secteur public, le privé change peu à peu. « L’acheteur privé s’est rendu compte qu’en terme d’usage et de qualité, la pierre étrangère ne valait pas la pierre bleue belge », note-t-elle. Mais l’experte concède toutefois que le secteur a énormément changé ces dernières années. « Face aux imitations, et à l’arrivée de nouveau produits, nous avons dû nous adapter », concède-t-elle.

Miser sur la durabilité

Et alors que le secteur se veut rassurant quant à la quantité de pierre bleue restante dans nos carrières, il abat aussi sa meilleure carte : celle de la durabilité. Car le coût environnemental que représente les importations de pierres venues d’Asie est astronomique !

Si cette dernière est certes moins chère que son homologue belge de meilleure qualité, il n’en demeure que sa longévité n’est pas son atout. Comme l’explique Julie Abraham, « la pierre asiatique n’est pas tout à fait adaptée à nos chantiers et ne répond pas toujours à nos besoins. On doit parfois recommencer des chantiers à cause de cela », ce qui n’est pas sans coût…

Dans ce contexte, la pierre bleue se positionne comme une alternative plus durable et de bien meilleure qualité pour s’imposer sur ce marché hyperconcurrentiel. Et joue la carte de la durabilité et du local  tout en essayant de réduire son empreinte carbone au maximum afin de s’imposer comme le choix de prédilection en la matière.

Alors, enterrée et oubliée la pierre bleue ? Pas si sûr !

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