
Ecole: le nouveau cri d'alarme des pédiatres

La rentrée des classes a sonné ce lundi, après trois semaines de vacances de Pâques. Mais tous les élèves ne sont pas de retour sur les bancs de l'école. Si l'enseignement primaire, ainsi que le premier degré du secondaire, sont de retour en présentiel à 100%, ce n'est pas encore le cas des élèves des deuxième et du troisième degrés du secondaire. Du côté des universités, seuls 20% des effectifs sont autorisés sur les campus. Ce qui, plus d'un an après le début de la crise, inquiète le milieu pédiatrique. Les dommages causés par la fermeture des écoles sont considérables, à court et probablement long terme, notamment en termes de santé mentale, pointe un collectif de pédiatres, dans une carte blanche publiée dans Le Soir.
La lecture de votre article continue ci-dessous
Tentatives de suicide, automutilation, anorexie mentale, dépression, anxiété majeure, violence intrafamiliale, cyberharcèlement… Leurs services de santé sont submergés par des problèmes inquiétants chez les jeunes. « Les services belges de psychiatrie infanto-juvénile, structurellement sous-financés, ne peuvent plus répondre au tsunami de demandes d’aide », dénoncent ces experts, regrettant le tri des patients « qui est devenu une réalité ».
C'est pourquoi la Task Force Pédiatrique plaide pour une réouverture complète des écoles pour tous les élèves le plus vite possible. « Le rôle primordial que jouent les écoles, non seulement dans la formation académique des élèves, mais aussi dans leur santé bio-psycho-sociale, est plus clair que jamais », soulignent les pédiatres. « Puisque nos écoles offrent un cadre unique pour atteindre tous les jeunes mineurs, par ces temps de crise, les écoles doivent être soutenues au maximum pour donner au bien-être global des élèves sa juste place aux côtés des apprentissages scolaires. Pour cela, les écoles doivent pouvoir rouvrir à 100 % », réclament-ils.
Le 3 mai ?
Leur requête sera-t-elle entendue par les politiques ? Sur les ondes de la RTBF, la ministre de l'Enseignement Caroline Désir dit partager leur point de vue. Elle reconnaît que ces spécialistes « tirent la sonnette d'alarme depuis longtemps. Je l’entends, je les ai d’ailleurs rencontrés à plusieurs reprises ». « Des adolescents, pour être en état d’apprendre ils doivent être bien dans leur peau, il faut trouver une place pour le bien-être et faire des activités autour de ça à l’école. »
À quand dès lors un retour complet sur les bancs de l'école ? La socialiste espère pouvoir respecter l'objectif fixé du 3 mai. « Mais nous sommes malheureusement toujours tributaires de l'évolution de la situation sanitaire », tempère-t-elle, précisant que le taux de positivité et les chiffres des soins intensifs doivent impérativement diminuer pour parler d'un retour en présentiel dans deux semaines. « Si la situation sanitaire ne le permet pas, je ne vais pas m'acharner. »