Vers la fin de la distinction entre les primaires et les secondaires?

Avec l'allongement du tronc commun jusqu'à la 3e secondaire à l'horizon 2028, le découpage actuel de nos écoles, entre maternelle, primaire et secondaire, est-il amené à disparaître? Les avis sont partagés.

Vers la fin de la distinction entre les primaires et les secondaires?
© Belga Image

Depuis la rentrée scolaire 2020, le tronc commun est entré en vigueur en maternelle dans les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles. A la prochaine rentrée (2022-2023), il sera étendu à la première et deuxième primaire. L’année suivante, il entrera en vigueur pour la troisième et quatrième primaire, puis pour la 5e primaire en 2024-2025, la 6e primaire en 2025-2026, et ainsi de suite jusqu’à atteindre la 3e secondaire pour la rentrée 2028-2029.  

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Ce tronc commun, à terme jusqu’à l’âge de 15 ans, s’inscrit dans le cadre du fameux Pacte d’excellence. Si son implémentation sera progressive, il n’en bouleversera pas moins notre conception actuelle de l’école. D’abord pour le contenu même des cours avec, entre autres, des cours de langues plus tôt dans la formation et des disciplines peu (ou en tout cas moins) enseignées jusque là, comme des matières artistiques et culturelles.

Mais, comme le pointent nos confrères de la Dernière Heure, cet allongement du tronc commun se traduira aussi par une transformation profonde de l’organisation même de l’école. «Nous aurons en fait un bloc uni de la troisième maternelle à la troisième secondaire. La distinction entre primaire et secondaire perd donc de son sens», estime le député écologiste Kalvin Soiresse, interrogé par nos confrères. «Pour que la réforme soit réellement efficace, il faudra que les écoles du tronc commun soient séparées des écoles post-tronc commun», leur ajoute même Adrien Ronsman, permanent communautaire Sel-Setca. Il ajoute que cette "révolution (...) va nécessiter un changement de vocabulaire».

Ghislain Maron, président d’AIDE (Association Inter-réseaux des Directions d’Ecoles) se veut, de son côté, moins catégorique. «Il restera toujours, je pense, le bloc de l’enseignement dit maternel (ou préscolaire), il restera toujours le bloc du fondamental. Parce que cela correspond quand même au développement de l’enfant, au passage à l’adolescence, à un réel changement », nous explique-t-il. Et de poursuivre: « Il y aura par contre, et c’est demandé depuis longtemps, plus de fluidité entre la sixième primaire et la première secondaire. D’autant plus qu’on sera dans un tronc commun». Une avancée bénéfique selon lui, qui permettra simplifiera la tâche des professeurs. «Comme c’est déjà d’ailleurs le cas maintenant entre les professeurs de maternelle et ceux de primaire avec les nouveaux référentiels». Le président d'AIDE-ASBL rappelle d'ailleurs l'objectif, à ses yeux, du tronc commun: «Actuellement, les enfants peuvent être, dès la première secondaire, sur une voie technique ou professionnelle. (...) L'idée (ndlr: avec ce tronc commun), c'est de laisser jusqu'à 15 ans pour développer toutes les aptitudes des enfants, y compris en technologie et en artistique». 

Si l'allongement du tronc commun n'en est qu'à ses débuts, Julien Nicaise, président de Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE), indique à la Dernière Heure que des écoles «ont déjà entamé une réflexion» autour de cette distinction primaire/secondaire. Avec tous les problèmes organisationnels que cela pourrait engendrer.

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