
Bientôt plus d’examens en secondaire ? Comment cela fonctionne-t-il alors ?

Le mois de juin bat son plein. Et avec lui, les traditionnelles sessions d’examens de fin d’année. Et si ces dernières ont été retardées dans le secondaire, nouveaux rythmes scolaires oblige, elles ont carrément disparu dans certains établissements.
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En effet, suite à la crise sanitaire et à la réforme des rythmes scolaires, de nombreuses écoles secondaires font le choix de ne plus organiser de session d’examen à Noël, voir même en juin. C’est que, hormis les évaluations externes, à savoir le CEB, le CE1D et le CESS, rien n’oblige les écoles à faire passer des examens à ses élèves en décembre ou en juin.
La traditionnelle méthode de faire passer des tests tout au long de l’année puis de clore un semestre par un examen général (qui est souvent avancée comme la meilleure pour préparer à l’enseignement supérieur) semble prendre du plomb dans l’aile. De plus en plus d’établissements préfèrent, eux, miser sur l’évaluation continue tout en évitant la case examen.
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Mieux apprendre de ses échecs
C’est le cas par exemple de l’Athénée royal Paul Delvaux, à Ottignies où les élèves ne sont plus soumis à des examens. Ici, le maitre-mot c’est U.A.A soit Unité Acquises d’Apprentissages.
Avec ces dernières, les matières sont regroupées par chapitre et l’évaluation se fait chapitre par chapitre. Lorsqu’un chapitre est clôturé, il est évalué et puis on enchaine sur la suite. Pour chaque évaluation, l’élève dispose de 3 chances.
« En gros, on voit un chapitre ou plusieurs chapitres où on est évalué." explique l’un des principaux intéressés au micro de la Première, "Et si on réussit le chapitre c’est bon, c’est réussi, on passe à autre chose. Et si c’est raté, on peut repasser, on a trois chances, et donc c’est plus facile de réussir."
Si toutes les matières des UAA sont réussies après les deux premiers essais, l’élève ne doit pas passer par le troisième essai en juin. Ce qui résulte de vacances d’été rallongées, une jolie motivation qui semble inciter les élèves à mieux travailler pendant l’année.
Valérie Rooms, professeure de français au sein de l’établissement explique le procédé « Chaque élève, avant une interro sommative (qui compte pour des points, ndlr.), a une interro formative (qui aide l’aider à s’améliorer, ndlr.), de façon à pouvoir voir quelles sont ses forces et ses faiblesses et de pouvoir remédier à ces faiblesses. » explique-t-elle.
Ici, on se base donc sur le principe qui veut que l’on apprenne mieux de ses échecs. Ce que semble confirmer Maud Elsocht, professeure de mathématiques dans les colonnes de la RTBF. "C’est juste l’expérience !" confirme-t-elle, "On a reçu un premier questionnaire. Maintenant j’ai une idée de comment elle interroge. OK, je peux mieux me préparer. Je comprends mieux ce qu’elle me demande."
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Remettre l’élève au centre
Au final, ces démarches visent plutôt l’accueil de l’élève au sein de l’établissement et sa capacité à se rendre maitre de sa formation au lieu de « lui bourrer le crâne ». En évitant les sessions d’examens, cela laisse plus de temps libre à l’apprentissage et l’accompagnement de l’élève tout au long de l’année. Mais est-ce réellement effectif ?
Selon la préfète de l’établissement Carole Sterckx les résultats sont encourageants. "On constate en effet que les élèves qui ont les moins bons résultats remontent, se rapprochent des élèves qui ont les meilleurs résultats." se réjouit-elle auprès de la RTBF. De plus, elle estime que ce système est plus engageant pour l’élève. "Dans le système traditionnel, que font les enfants ? Ils calculent leurs résultats intermédiaires et puis ils se disent : 'Oh, pour l’examen, je ne dois faire que 10 sur 40.' Ici, ils ne peuvent pas faire ça. Dans notre système, l’objectif, c’est que l’élève atteigne l’attendu dans toutes les unités."
Et l’établissement n’est pas le seul à abandonner les examens. S’inscrivant dans la pédagogie active et toujours dans une idée de favoriser le développement de l’élève, de plus en plus d’écoles secondaire sautent la case examen.