
Qu'est-ce qui fonctionne pour lutter contre le surmenage scolaire?

Alors que le mois d'août est arrivé, les examens de rattrapage sont sur le point de commencer. Un moment de stress pour de nombreux élèves et étudiants qui doivent faire le maximum pour saisir cette dernière chance de réussir leur année. C'est dans ce contexte que vient de paraître une nouvelle étude sur le lien entre performances scolaires et bien-être à l'école. Parue dans l'European Journal of Public Health, elle prend en compte des données couvrant pas moins de 34.000 adolescents (avec une quasi parité garçons-filles, 53% des élèves étant de sexe féminin). Une analyse qui permet de mieux comprendre les facteurs qui permettent de lutter contre le surmenage scolaire.
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Bouger, c'est bien, mais ça ne suffit parfois pas
Deux variables ont fait l'objet d'une attention particulière de la part des chercheurs: le fait de faire le trajet entre l'école et le domicile de façon active (à pied ou à vélo), et la présence d'activités physiques de loisir. Dans les deux cas, ces facteurs étant positivement corrélés avec de meilleurs résultats scolaires. Mais dans le détail, il y a des nuances.
Concernant le "transport scolaire actif", les résultats en lecture augmentaient de 17% et la perception de performances scolaires élevées bondissait de 30%. Par contre, cette méthode n'affectait en rien le surmenage scolaire. À l'inverse, les activités physiques associées à des loisirs permettaient d'influencer positivement à la fois la performance et le surmenage scolaire.
"Par exemple, par rapport aux adolescents inactifs, les adolescents les plus physiquement actifs avaient 86% plus de chances d'avoir un rendement scolaire perçu comme élevé, 57% plus de chances d'avoir des compétences élevées en mathématiques, et 40 % moins de risque d'épuisement scolaire", notent les scientifiques. "Les adolescents qui pratiquent une activité physique quatre à six heures par semaine durant leur temps libre réduisent de 50% le risque de vivre un burn-out scolaire par rapport aux adolescents inactifs", précise auprès du Huff Post Juuso Jussila, doctorant à l'université de Finlande occidentale et un des auteurs principaux de l'étude.
Les multiples effets positifs des loisirs sportifs
L'article publié dans l'European Journal of Public Health tente d'expliquer cette différence d'impact entre ces deux activités par "plusieurs facteurs contextuels, tels que l'intensité de l'effort physique". Des études ont en effet montré qu'une intensité plus élevée était "impliquée dans la mémoire et l'apprentissage, car ils améliorent la neurogenèse, l'angiogenèse et les adaptations neuroplastiques dans le cerveau". Les activités physiques de loisir sont également reconnues pour "être plus efficaces pour améliorer la coordination et les habiletés perceptivo-motrices". Enfin, celles-ci ont un effet positif sur l'estime de soi, ce qui constitue un facteur déterminant pour la réussite à l'école.
Les chercheurs estiment aussi que s'il y a des différences quant au cas spécifique du surmenage scolaire, cela devrait être lié à la perception de ces deux types d'activités. "Le plaisir est l'un des principaux facteurs de motivation pour s'engager dans des activités physiques pendant les loisirs, tandis que les trajets école-domicile sont souvent vus comme faisant partie d'une routine quotidienne associée au 'lieu de travail'. Par conséquent, ces loisirs pourraient plus efficacement faciliter le détachement psychologique par rapport au travail scolaire".
La psychologue new-yorkaise Jennifer Hartstein invite toutefois les parents à ne pas se servir de cette constatation pour forcer leurs enfants à faire des sports qu'ils n'aimeraient pas. "Parlez avec votre enfant de ce qui pourrait l'intéresser, et encouragez-le à essayer de nouvelles choses. Ils n'ont pas besoin d'être des athlètes. Ils peuvent marcher, faire du hula hoop ou même de la corde à sauter", conclut-elle auprès du Huff Post.