COP 27: Les ONG environnementales très critiques quant aux conclusions de la COP

"Le monde ne peut se permettre une autre COP telle que celle-ci", "rendez-vous manqué pour sortir des énergies fossiles", "une Belgique qui reste paralysée dans ses objectifs climatiques", ... Les réactions des ONG environnementales étaient cinglantes dimanche matin alors que se termine la COP27 à Charm el-Cheikh, en Egypte. Le WWF et Greenpeace saluaient toutefois la création d'un fonds pour les pertes et préjudices en faveur des pays particulièrement touchés par la crise climatique.

Cop 27 conclusion
La COP 27 s’est achevée mais laisse un goût de trop peu à de nombreuses associations © Belga Image

Il s'agit d'une "nouvelle ère pour la justice climatique", estime ainsi Greenpeace Belgique. "Nous devons maintenant nous assurer que les pays et les entreprises les plus responsables de la crise climatique apportent la plus grande contribution" à ce fonds, préconise l'organisation environnementale.

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"L'accord sur les pertes et les dommages est une étape positive, mais il risque de devenir un "fonds pour la fin du monde" si les pays n'agissent pas plus rapidement pour réduire les émissions et limiter le réchauffement à moins de 1,5°C", commente, de son côté, le WWF.  "En ne parvenant pas à se mettre d'accord sur l'élimination progressive des combustibles fossiles lors de la COP27, les dirigeants ont laissé passer l'occasion d'accélérer l'élimination des combustibles fossiles, nous maintenant sur la voie de la catastrophe climatique", déplore encore le WWF.

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Pour lui, sans une réduction rapide et profonde des émissions, il ne sera pas possible de limiter l'ampleur des pertes et des dommages. "Le monde ne peut pas se permettre de répéter une nouvelle COP comme celle-ci, qui ne parvient pas à accroître l'ambition, le financement et la crédibilité", poursuit le WWF. Aux yeux de l'organisation environnementale, il est inacceptable que les négociateurs ne soient pas parvenu à un accord plus ambitieux que celui convenu à Glasgow l'année dernière.

L'urgence est à nos portes 

Les futures présidences de la COP ne peuvent pas laisser passer cette occasion et les gouvernements doivent maintenant redoubler d'efforts pour réduire les émissions et prendre les mesures transformatrices nécessaires pour maintenir le réchauffement en dessous de 1,5°C, exhorte-t-elle. Cette "COP africaine" n'a, en outre, pas répondu aux besoins et aux priorités du continent, constate le WWF.

"L'Afrique est en première ligne de la crise climatique et est très vulnérable à ses impacts. Nous constatons déjà de terribles impacts, des pertes et des dégâts sur tout le continent."  Si l'ONG salue les progrès accomplis dans la création d'un fonds destiné à aider les pays à se remettre des catastrophes liées au climat, "cela ne suffit pas si nous ne prenons pas d'autres mesures pour éviter que la crise climatique ne devienne incontrôlable. Nous devons également aller plus loin pour garantir que le fonds soit doté de ressources et qu'il soit aligné sur l'équité et la justice", encourage-t-on.

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Bien qu'un nombre croissant de pays aient signifié en Egypte leur ambition d'abandonner les énergies fossiles en ajoutant ainsi le gaz et le pétrole au charbon déjà visé par Glasgow, cette volonté ne se retrouve pas dans le texte final, se désole Greenpeace, pointant la responsabilité des Etats pétroliers et d'une armée de lobbyistes des énergies fossiles. "C'est aberrant. Si nous n'abandonnons pas rapidement toutes les énergies fossiles, nous dépasserons le seuil critique de 1,5 degré et aucune somme d'argent ne pourra couvrir le coût des pertes et des préjudices de la crise climatique. C'est aussi simple que cela."

Une Flandre contraire 

Côté belge, les critiques de Greenpeace s'abattaient sur la Flandre, qui "bloque les ambitions et refuse d'être solidaire". L'ONG rappelle qu'alors que l'Europe a annoncé rehausser ses ambitions de réduction d'émissions d'ici à 2030, le nord du pays bloque depuis des années tout accord intrabelge ambitieux sur le sujet.

Lors de cette COP, la Flandre a également fait obstruction sur les mécanismes de compensations des pertes et préjudices de la crise climatique pour les communautés les plus vulnérables, dénonce Greenpeace.  "En restant en Belgique, loin des négociations, il est facile pour Zuhal Demir (la ministre flamande de l'Environnement, NDLR) d'ignorer les appels des pays les plus vulnérables", affirme Carine Thibaut, porte-parole de Greenpeace Belgique.

"Ces pays ont légitimement exigé un fonds destiné à couvrir les pertes et préjudices qu'ils subissent en raison de la crise climatique, une crise dont ils ne sont pas responsables. La Flandre, riche pollueuse historique, n'assume tout simplement pas sa responsabilité et fait preuve de mauvaise volonté envers une indispensable solidarité mondiale. Le gouvernement flamand devrait avoir honte", conclut-elle.

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