
Pollution : la neige «industrielle» tombée ce vendredi en Belgique est-elle nocive pour la santé ?

Ce vendredi matin, un fin manteau blanc recouvrait plusieurs communes du sud du pays, aux alentours de Charleroi, et dans le Brabant wallon, à Wavre.
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Une neige un peu différente au toucher, puisqu’elle est très légère et qu’elle tombe sous formes d’aiguilles : de la neige «industrielle», indiquait la RTBF. Un phénomène relativement méconnu mais qui a le mérite de rendre palpable une pollution qui reste habituellement cachée à nos yeux.
Effet de couvercle
Comme son nom l’indique, cette neige est liée aux émissions de gaz et de particules des activités industrielles, à la circulation routière ou aux appareils de chauffage. Ces émissions viennent gorger l’air ambiant d’humidité supplémentaire ainsi que de «noyaux de condensation», de la pollution sous forme de particules fines. Ce phénomène météorologique survient en l’absence de vent et lorsque les températures sont en dessous de 2°C.
Dans ces conditions, on constate «une forte inversion de température», explique Météo France sur son site : l’air froid et humide, plus lourd que l’air chaud, reste prisonnier près du sol, tandis que la température en altitude est plus élevée. Un effet dit de «couvercle», qui empêche l’humidité et la pollution de se disperser. La vapeur d’eau se fixe alors sur les petits agrégats solides formés par les particules fines, gèle et se transforme en neige.
À noter qu’il est assez difficile pour les météorologues de prévoir quand va tomber de la neige industrielle ; le phénomène reste également le plus souvent très localisé, à l’échelle d’une petite ville ou même d’un village.
Aussi dangereux que de respirer un air pollué
Si cette neige industrielle n’est donc rien d’autre que de la pollution cristallisée, elle ne serait pas plus nocive que celle habituellement présente dans l’atmosphère. «A priori, ce n’est pas plus dangereux que respirer lorsque l’air est pollué, estimait Stéphane Socquet, le directeur adjoint ATMO en Auvergne-Rhône-Alpes, auprès de Radiofrance. Le flocon de neige de pollution va aller emprisonner une particule et se déposer au sol. C’est comme un phénomène de pluie, la pollution est alors lessivée».
«S'il n'y avait pas cette humidité, cette pollution resterait piégée dans les basses couches de l'air, au lieu de retomber au sol, et on la respirerait», ajoutait Pascal Miquel, prévisionniste à Météo France, interrogé par France Bleu Orléans. Ceci étant dit, vu sa nature, pas question par contre d’entamer une bataille de boules de neige…