Sécheresse hivernale : comme en France, faut-il s’inquiéter du manque de pluie en Belgique ?

La France connaît une sécheresse hivernale inédite.

La rivière Issole est à sec en hiver dans le village de Flassans sur Issole (Var), le 21 février 2023
La rivière Issole est à sec en hiver dans le village de Flassans sur Issole (Var), le 21 février 2023 @BELGAIMAGE

Cela fait un mois (31 jours) que nos voisins n’ont plus aperçu une goutte de pluie. Sur la période, le cumul des précipitations sur un jour était inférieur à 1 millimètre ( !), à l’échelle du pays. Dans le sud de l’Hexagone, les cours d’eau sont parfois réduits à la taille d’un pipi de chat, comme au plus fort d’une canicule estivale. Le mois de février 2023 devrait se terminer avec un déficit pluviométrique de plus de 50%, devenant ainsi «l’un des mois de février les plus secs jamais enregistrés depuis le début des mesures en 1959», a annoncé Météo-France.

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Un hiver météorologique plutôt pluvieux chez nous

Si la situation n’est pas aussi sévère qu’outre-Quiévrain, le manque de pluie est aussi réel chez nous. À la station météo de référence d’Uccle (Bruxelles), on tourne autour de 8,3 litres/m2 en février. Alors que les normales de saison sont plutôt à… 65 litres. En dézoomant de quelques semaines, on peut constater que cette période sèche succède à une période très pluvieuse.

Entre la fin décembre et la première quinzaine de janvier, la Belgique a connu des pluies très abondantes, et a même craint localement des inondations, notamment dans le bassin de la Semois.

Si on considère l’hiver météorologique (du 1er décembre à fin février), la situation n’a donc rien d’alarmante. «La moyenne durant cette période de trois mois, (…)à la station d’Uccle, est de 228 litres/m2, balisait dans Le Soir Pascal Mormal, météorologue à l’Institut Royal de Météorologie (IRM). Cette année, on en est à 210 litres. La différence n’est pas énorme et si catastrophique qu’on pourrait le croire. Décembre et janvier, en tout cas du 20 décembre au 15 janvier, ont été deux bons mois».

Quel impact pour l'été?

Reste que ce sont les pluies automnales et hivernales (du fait d’une percolation plus progressive) qui jouent un rôle primordial dans la recharge des sols et des nappes phréatiques. Pour garantir assez de ressources d’eau pour l’été, il vaudrait mieux faire le plein de pluie avant.

Les modèles de prévisions météo n’étant pas infaillible, les projections à plusieurs semaines ou plusieurs mois sont à prendre avec des pincettes. Ceci étant, les prévisionnistes s’attendent à un printemps plutôt sec, avec peu de précipitations en mars, avril et mai. «Il faut donc espérer qu’on n’ait pas un printemps aussi sec que prévu, sinon on pourra s’inquiéter plus», soulignait Pascal Mormal dans l’Avenir.

Car c’est en partie le climat de cet été qui pourrait se jouer, avec un manque de précipitations hivernales et printanières. «Plus le sol est sec, plus cela amplifie les températures qu’on pourra avoir pendant l’été, expliquait à la RTBF Xavier Fettweis, professeur de Climatologie à l’ULiège.

La végétation sera également plus vite en situation de stress hydrique car elle va très vite épuiser le peu d’eau qu’il y a dans le sol. Il pourrait également y avoir un risque accru d’incendies, qui arriveront de toute façon avec le réchauffement climatique mais qui pourraient arriver déjà cet été si la tendance se poursuit».

 

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