Plan azote : les cochons au centre d'une bataille entre les agriculteurs et le gouvernement flamand

La Flandre peine à dépolluer ses sols. Et ce n’est pas le plan prévu par les autorités flamandes qui va convaincre le secteur agricole.

des porcs pour illustrer le plan azote contre les agriculteurs
© Adobe Stock

Agriculteurs

Pollution à l’azote
L’élevage intensif en Flandre, notamment du porc, produit de l’azote en quantités industrielles. Ce fertilisant, présent dans le lisier et dans le fumier, attaque les cours d’eau en polluant les sols de métaux lourds.

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2.500 tracteurs
C’est peu dire que les fermiers flamands ont mal reçu ce plan. Vendredi dernier, ils ont acheminé plus de 2.500 tracteurs vers Bruxelles pour bloquer la capitale. Selon Lode Ceyssens, patron du syndicat Boerenbond, les mesures sont intenables et le gouvernement flamand joue avec l’avenir d’un secteur employant 120.000 personnes.

Puissant syndicat
Le Boerenbond, le puissant syndicat agricole flamand, a annoncé se préparer à amener le dossier devant les ­tribunaux en cas de “mauvais accord”, et appelle le ­gouvernement flamand à arrêter de “montrer les ­muscles”. Selon lui, la retraite d’une partie des agriculteurs et la reprise par des plus jeunes diminueront ­automatiquement les émissions d’azote.

Défaut d’exécution
Outre le plan azote, les agriculteurs flamands ont également mis en demeure le gouvernement Jambon pour défaut d’exécution de la Politique agricole commune (PAC). La première tranche d’aide, de 300 millions d’euros, n’a toujours pas été versée en raison d’un blocage de l’Agence flamande de la nature et des forêts.

des agriculteurs dans leurs tracteurs à bruxelles pour manifester contre le plan azote

© BelgaImage

Gouvernement flamand

Le plan
L’azote est un problème récurrent en Flandre. Le gouvernement a sorti un plan il y a un an qui prévoyait la fermeture d’une quarantaine d’exploitations agricoles sur le ­territoire flamand d’ici deux ans. On estime que l’agriculture y est responsable de 60 % des émissions.

Crise gouvernementale
La Flandre cherche une réponse politique à ce problème environnemental depuis 2014. Après une série de ­mesures sparadrap, il était temps de penser une stratégie structurelle. Mais l’exécutif N-VA/Open VLD/CD&V se déchire sur sa mise en œuvre. La N-VA estime que le CD&V n’est pas clair sur ses intentions et travaille en sous-marin pour flatter le secteur agricole.

CD&V chouchou
Dimanche 5 mars, le parti a quitté la table des négociations. Un nouvel échec pour le ministre-président N-VA Jan Jambon. Le CD&V semble en effet vouloir être l’interlocuteur privilégié des fermiers flamands. “Son” ministre de l’Agriculture Jo Brouns se fait régulièrement la voix du secteur au Parlement.

Vision européenne
La PAC met aussi la pression sur le fameux problème de l’azote puisque la Flandre doit remplir ses objectifs pour rentrer dans les clous. Le plan azote a été validé par la Commission européenne et tant qu’il ne sera pas mis en œuvre, elle ne débloquera pas les aides promises pour la période 2023-2027.

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