
La pollution rend-elle con ?

Il n'a pas fallu attendre la crise climatique pour que les scientifiques se penchent sur la question. Dès 1957, des Américains publient dans l'American Journal of Physiology une étude qui démontre « les effets des concentrations de CO2 sur l’excitabilité et la conductivité cérébrales ».
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De quoi parlons-nous? L’excitabilité est la capacité de répondre aux stimulations et de convertir celles-ci en impulsions nerveuses ; et la conductivité, quant à elle, est la capacité de transmettre les impulsions. Selon cette étude, « l’inhalation de fortes concentrations de CO2 (40 % ou plus) diminue considérablement l’excitabilité du cerveau, jusqu’à provoquer son anesthésie ». Les feux éteints.
Les études plus récentes viennent confirmer cela et l'affiner. En gros, si le CO2 naturellement présent dans l’atmosphère terrestre n’est pas toxique en lui-même, des fortes variations de sa concentration ont un effet sur la santé humaine. C'est particulièrement le cas dans les espaces intérieurs, là où nous passons le plus clair de notre temps.
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En 2018, des scientifiques de l’University College London (UCL) ont découvert que des concentrations élevées de CO2 en intérieur « réduisent la mémoire, altèrent la concentration et diminuent les capacités de prise de décision ». Pourquoi ? Comment ? C'est simple, lorsque le corps humain fait face à un air fortement imprégné de dioxyde de carbone, les niveaux de CO2 présents dans le sang augmentent et réduisent la quantité d’oxygène qui atteint le cerveau. Avec un déficit d'oxygène, on respire moins l'intelligence...
Particules fines
Mais il n'y a pas que la concentration de CO2 qui rend stupide, il y a aussi les autres polluants, lesquelles font l’objet d’une attention renforcée de la part de la communauté scientifique. Notamment les particules fines, responsables de maladies pulmonaires et cardiovasculaires. La pollution de l’air est responsable de 4,2 millions de décès prématurés par an dans le monde.
Mais les particules fines ne toucheraient pas que le système respiratoire. Il semblerait qu'elles constituent aussi un facteur de risque pour les maladies neurodégénératives. Selon les expériences de chercheurs de l'université de Birmingham, les particules fines pénètrent dans la circulation sanguine et vont jusqu'au cerveau, provoquant, dans certains cas au moins, des troubles cérébraux et des lésions neurologiques.
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Et ce n'est pas tout. Les personnes habitant dans « des zones affectées par une pollution combinée de particules aériennes, de dioxyde d’azote (NO2) et de monoxyde d’azote (NO) » présentent un risque plus important de dépression et d’anxiété. La pollution rend donc dépressif, malade et débile. Et si on s'en débarrassait ?