27% des Français jettent des déchets par la fenêtre de la voiture, et ce n'est pas mieux ailleurs!

Si les déchets sauvages représentent un fléau en France, c'est aussi le cas dans d'autres pays, y compris en Belgique.

Un panneau demandant aux automobilistes de ne pas jeter des déchets par la fenêtre ©BelgaImage

C'est un résultat désolant: selon un sondage Ipsos réalisé pour la Fondation VINCI Autoroutes et publié vendredi dernier, 27% des Français avouent jeter leurs déchets par la fenêtre de leur véhicule lorsqu’ils circulent sur autoroute. Ce pourcentage atteint même 42% chez les moins de 35 ans (en augmentation de 6 points par rapport à 2022). Et tout y passe, des déchets les plus anodins à ceux les plus délétères pour la nature. Un comble quand on sait que 88% des habitants de l'Hexagone se disent préoccupés par les problématiques environnementales (voire très inquiets pour 35% de ceux-ci). Faisons toutefois attention à ne pas limiter ce phénomène à la France! Ailleurs aussi, ce comportement est répandu, avec de multiples conséquences.

De l'Europe à l'Océanie: des automobilistes peu respectueux de l'environnement

Si on regarde aux détails du sondage, on remarque que les déchets les plus courants jetés par la fenêtre sont ceux organiques (23%), suivis par les mégots de cigarette (13%, ou 24% des fumeurs), les papiers ou emballages (12%) puis enfin les bouteilles en plastiques et les canettes (10%). Souvent, ils se sentent coupables (57%) voire honteux (19%) de le faire, mais cela ne les empêche pas de passer à l'acte.

Si aucun sondage ne permet de savoir ce qu'il en est en Belgique, des enquêtes similaires ont été menées dans d'autres pays. En Italie par exemple, un tiers des automobilistes jettent des déchets par la fenêtre, fait savoir un sondage relayé par le journaliste Antonio Galdo. En Nouvelle-Zélande, une étude réalisée par YouGov Research pour Avis Budget Group montre que plus de la moitié des habitants du pays font pareil, voire les deux tiers du côté des plus jeunes (ici qualifiés de "millenials"). Au Royaume-Uni, ce pourcentage descend à 15% mais les détritus non dégradables (comme les bouteilles en plastique) sont ceux qui sont les plus couramment jetés.

Les autorités belges face aux déchets sauvages

Bien que les données manquent en Belgique, des enquêtes ont également été menées chez nous sur cette problématique. Le magazine de la VRT, Pano, s'est par exemple rendu en région bruxelloise pour faire un bilan de la situation. À Anderlecht et Schaerbeek, les autorités récoltent respectivement 18 et 19 tonnes de déchets sauvages par jour. À Bruxelles-Ville, cela atteint 2.500 tonnes par an (soit un peu moins de sept tonnes par jour). Les communes plus riches sont moins victimes du phénomène, comme à Uccle où le chiffre tombe à moins de 2 tonnes par jour. Plus inquiétant: entre 2017 et 2021, ces déchets illégaux ont augmenté de 30% dans la région. Cela monte à +130% depuis 2009 à Schaerbeek.

Ailleurs dans le pays, les déchets sauvages représentent parfois une véritable épidémie. À Anvers, les services communaux récoltent 14.000 tonnes par an, selon Pano. Une étude réalisée en Wallonie montre pour sa part que 35% des déchets retrouvés au sud sont des "accessoires de fumeurs" et 9% des plastiques (notons toutefois que 40% du total se retrouve dans une catégorie "autres").

Comment réagir? Faire la police ou exercer une pression sociale?

La question maintenant, c'est de savoir ce qu'il faut faire pour éviter des personnes de jeter des déchets par la fenêtre de la voiture, voire plus globalement dans l'espace public (en France, selon l'Ifop, 41% de la population avoue le faire, voire 56% des moins de 35 ans). À Bruxelles, le ministre de la Propreté Alain Maron (Écolo) avait fait savoir l'année passée que la région voudrait plus de caméras dans les rues et de coopération au sein de l'administration, un doublement du nombre de parcs à conteneurs ou encore moins de collectes de déchets (dans l'espoir que cela incite au tri). Depuis cette année, une série d'initiatives ont été mises en place pour réformer la gestion de la propriété dans la capitale belge.

Dans le sondage français, 65% des personnes interrogées souhaitent plus de mesures répressives, avec notamment une augmentation du montant des amendes (38%) et une surveillance par caméras (27%). Il arrive pourtant déjà que des amendes de près de 370€ soient données pour ce motif en France. Précision importante: 82% des sondés affirment que s'ils se trouvent en présence d'un proche, ils ne jetteraient rien par la fenêtre. L'Ifop en conclut que cette pression sociale représente la méthode la plus efficace pour éviter ce comportement.

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