Rejet des eaux contaminées de Fukushima : la Corée s'inquiète, la Chine s'insurge

Le déversement dans l’océan des eaux décontaminées de la centrale de Fukushima crée des tensions entre le Japon et ses voisins.

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Japon

Par-dessus bord

Dans le cadre du démantèlement de la centrale ­nucléaire de Fukushima, frappée par un séisme et un tsunami en 2011, le Japon a commencé jeudi à déverser des eaux contaminées dans l’océan, quelques jours après l’avoir annoncé. Le maximum est fixé à 500.000 litres par jour.

Vidange des cuves

Cette eau est celle qui a servi à arroser le cœur des ­réacteurs pour les maintenir refroidis. Après utilisation, elle est stockée. Les réservoirs arrivant à saturation, la Tokyo Electric Power Company doit commencer à les vider petit à petit, et ce jusqu’à la fin du démantèlement, d’ici 30 à 40 ans.

Épuration des eaux

Avant d’atteindre la mer, ces eaux sont préalablement filtrées de leurs éléments radioactifs. Sauf un, le ­tritium, dont il est compliqué de se débarrasser. Dès lors, l’eau “purifiée” est d’abord diluée pour atteindre une concentration en tritium sous les seuils fixés par l’OMS pour l’eau potable.

Scientifiquement vérifié

Cette procédure de purification a été validée par l’Agence internationale de l’énergie atomique. Des ­premiers tests de sécurité ont déjà été effectués depuis jeudi et ont été concluants: l’eau déversée ­respecte bien les standards de l’OMS et ne devrait donc rien contaminer.

Chine et Corée

manifestation contre le rejet d'eaux contaminées de Fukushima

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Inquiétudes régionales

La solution fait débat depuis des mois au Japon et aux alentours. Surtout en Corée du Sud. Une étude Gallup a révélé que 80 % des Coréens ont peur des potentielles conséquences de ce rejet d’eaux. Samedi, 50.000 personnes se sont réunies à Séoul pour manifester et s’opposer aux déversements.

Opposition vocale

En Chine, la polémique agite les réseaux sociaux, ­stimulée par les médias d’État qui jettent de l’huile sur le feu. Des entreprises japonaises, à Fukushima ou même en Chine, se disent victimes de harcèlement ­téléphonique de la part de la population chinoise. La diplomatie japonaise a dû réagir.

Ruée vers l’or blanc

L’approvisionnement en sel de mer inquiète les pays voisins du Japon. En Chine et en Corée, les habitants ont dévalisé les supermarchés pour en faire des provisions, tandis que son prix a grimpé de plus de 25 %. En Chine, l’importation de tout produit de la mer japonais a même été interdite.

Trop risqué

Pour Greenpeace, il s’agit malgré tout de rejets d’eau contaminée. Dès lors, l’ONG environnementale compare cette solution à “des décennies de pollution radioactive délibérée dans l’environnement marin”, ce qu’elle juge, sans surprise, inacceptable, surtout vu la santé actuelle de nos océans.

Débat
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