
Ils gagnent 18.000 euros pour rester allongés, et faire avancer la science

Reproduire l'absence de gravité que les astronautes subissent dans l'espace n'a rien de naturel sur terre. Pourtant, c'est l'expérience qu'a décidé de mener le Centre national d'études spatiales (CNES) en France. L'objectif : améliorer les conditions de vie des astronautes en mission.
La lecture de votre article continue ci-dessous
🡢 À lire aussi : La bonne nouvelle du jour : paraplégique depuis 12 ans, il remarche naturellement grâce à la science
Alors pour ce faire, a priori, rien de bien sorcier. Il suffirait de rester allongé durant 60 jours. Sur plus de 3.000 candidats, douze ont été sélectionnés. Mais ne pensez pas que la seule qualité d'être un bon dormeur aurait été suffisant à émerger parmi le réservoir de volontaires. Si l'expérience se réalise bien dans un lit, celui-ci est incliné de 6 degrés pour reproduire au plus près les effets de l'apesanteur. Dans les colonnes du Parisien, Matthieu, l'un des participants, explique : « L’exposition à la microgravité va impacter l’ensemble des systèmes physiologiques (…) et provoquer des altérations. On se voit mincir de jour en jour au début ». Ce sont ces effets que les chercheurs veulent pourvoir étudier et prévenir.
Une application bien plus large espérée
Sciences & Vie revient sur le déroulement concret de cette recherche. Le groupe de douze est divisé en trois sous-groupes. « Un premier effectue 30 minutes de vélo, allongés, par jour, le second n’est soumis à aucune activité physique et le dernier, pédale tout en étant dans une centrifugeuse humaine en mouvement. » Marie-Pierre Bareille, responsable de la clinique spatiale de Toulouse commente : « L’idée est de voir si la gravité artificielle créée par la centrifugeuse quand elle tourne améliore les effets de l’exercice physique du vélo. »
L'expérience, toujours en cours, prendra fin début juillet. Les résultats, eux, pourraient avoir un impact bien plus large. « La connaissance de l’hyper-sédentarité sera utile à tout le monde pour savoir comment le manque d’activité physique agit sur l’organisme », remarque encore Marie-Pierre Bareille.
On l'aura compris, cette expérience n'a rien d'une sinécure. Alors pour compenser cette immobilisation forcée, les cobayes reçoivent chacun 18.000 euros, pour que la science triomphe.