Pourquoi rêve-t-on de perdre ses dents ?

Elles tombent l’une après l’autre en se désagrégeant, ou sont arrachées par un dentiste sadique… Vous avez déjà peut-être rêvé que vous perdez vos dents. Vous êtes alors sans doute demandé quelle pouvait bien en être la signification, les rêves étant souvent considérés comme des fenêtres grandes ouvertes sur nos subconscients…

Selon certains spécialistes de la psyché humaine, rêver de perdre ses dents traduit des dispositions d’esprit généralement négatives. TF1 relève que ce songe reflèterait une angoisse liée au changement.

Selon Carl Gustav Jung, fondateur de la psychologie analytique, cela montrerait que le rêveur, au-delà de ses dents, a peur de perdre quelque chose et de changer de situation, d’évoluer. Cette interprétation se réfèrerait en effet à la chute des dents de lait dans l’enfance, annonciatrice du futur passage à l’adolescence. Perdre ses quenottes serait donc l’expression d’un revirement personnel important, associé à une sensation d’inconfort.

De la difficulté de faire des interprétations trop générales...

Selon l’onirologue et onirothérapeute Tristan Moir, ce rêve serait l’un des plus courants. Sorte de signal d’alarme que nous enverrait notre subconscient, il indiquerait «une perte de vitalité». «Lorsque nous rêvons que nous perdons nos dents, expliquait-il à La Libre, c’est que l’on est en stress, en perte d’énergie, en état de fatigue profonde. Cela veut dire : attention, on est en train de s’abîmer».

Pour Sigmund Freud, le rêve de perdre ses dents avait (comme souvent avec lui) une dimension sexuelle. Selon TF1, les dents représenteraient pour lui l’appareil reproducteur masculin ou féminin. À l’âge où il découvre se sexualité, les dents seraient la première expérience de «perte» chez l’enfant, et ainsi associées à la honte des fantasmes refoulés. Les perdre symboliseraient donc une impuissance ou une frustration sexuelle.

Reste que comme le rappelait le sociologue Bernard Lahire, à propos de l’interprétation des rêves, «Freud a oscillé entre deux positions au cours de sa carrière (…)Sa première position plaidait qu’il était possible de faire un dictionnaire universel des symboles qui surgissent dans les rêves. Une sorte de clé des songes. Dans un second temps, Freud va s’écarter de cette position en estimant que les symboles sont bien plus particuliers, propres à chaque rêveur. J’estime effectivement que les symboles doivent être liés aux individus et à leur histoire. Si des gens ont rêvé qu’ils étaient sur la Tour Eiffel, il ne faut pas forcément y voir un symbole phallique», disait-il dans Le Soir.