Pourquoi le cerveau des végétariens fonctionne différemment de celui des viandards

Une étude affirme que le cerveau des végétariens fonctionne différemment de celui des personnes qui consomment de la viande.

viande vs vegetarien
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Le cerveau d’un végétarien fonctionne-t-il de la même manière que celui d’un viandard ? Une étude récente, publiée dans la revue Personality and Individual Differences, s’est penchée sur le "style cognitif" des végétariens et révèle un résultat étonnant : contrairement aux omnivores, les adeptes d'un régime sans viande semblent être dotés d’une réflexion cérébrale davantage "analytique" qu’ "intuitive", indique le magazine Usbek&Rica.

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 Un choix par défaut

Les chercheurs à l'origine de cette étude se sont appuyés sur le Test de Réflexion Cognitive (TRC) qui évalue la capacité d'une personne à « surpasser ses réponses instinctives et à engager une réflexion plus approfondie pour trouver la bonne réponse » à une question donnée. Les résultats de ce test révèlent l'existence de deux groupes d’activités cognitives : le "système 1", où les individus prennent rapidement des décisions intuitives, et le "système 2", où la réflexion prévaut avant la prise de décision.

 

Laurent Bègue et Kevin Vezirian, des universités de Grenoble Alpes et d'Australie-Occidentale, affirment que le "système 2" serait en corrélation inverse avec la consommation de viande et les croyances qui la soutiennent. Ils justifient cette hypothèse en citant le consensus scientifique actuel, soulignant que la consommation de viande est perçue comme normale dans de nombreuses cultures, ce qui en fait un choix par défaut plutôt qu'une décision résultant d'une réflexion.

"Une analyse complexe"

« La consommation de viande est le régime alimentaire dominant dans nos sociétés, de sorte qu’il faut une réflexion consciente pour adopter un comportement différent ; ensuite, les végétariens font souvent ce choix pour des raisons environnementales, l’élevage étant notamment associé à de fortes émissions de gaz à effets de serre – une analyse complexe que sont davantage susceptibles d’effectuer ceux qui fonctionnent sur un mode analytique », expliquent les chercheurs dans Cerveau & Psycho.

 

Ces constatations élargissent l'ensemble croissant de connaissances concernant les implications mentales et physiques des régimes végétariens, végétaliens et véganes. Bien qu'une étude brésilienne parue en 2022 ait établi une corrélation entre le végétarisme et une prévalence de la dépression, d'autres recherches indiquent que les végétariens sont moins enclins aux maladies cardiovasculaires, au diabète et à l'hypertension par rapport aux carnivores. Cependant, ils sont plus exposés aux accidents vasculaires cérébraux en raison des éventuelles carences en vitamine B12, essentielle pour les fonctions cérébrales, le système nerveux et la production de sang.

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