

Cela peut surprendre mais oui, les séismes n'existent pas que sur Terre mais aussi sur son satellite, la Lune. Les anglophones parlent même de "moonquake" ("tremblement de lune"). Si le mécanisme de ce phénomène fait encore l'objet de débats, il est parfaitement naturel... enfin à une petite exception près. Un chercheur de la Nasa l'a découvert dans le cadre d'une étude qui vient d'être publiée dans le Journal of Geophysical Research - Planets. En exploitant les données des sismomètres laissés après la mission Apollo 17, il s'avère que certaines secousses sont dues à un objet humain abandonné à la surface de la Lune.
Les séismes lunaires sont assez récurrents, bien qu'il n'y ait pas de plaque tectonique comme sur Terre. Ils se produisent notamment chaque matin et chaque soir. Selon l'hypothèse généralement retenue, cette périodicité, réglée comme une horloge, serait due aux variations extrêmes de températures à la surface du satellite. N'étant pas protégée par une atmosphère, la Lune passe de 120°C la journée à -248°C la nuit. De fait, la surface ne cesserait de se contracter et de se dilater.
Ça, c'est pour la base. Mais ce que note l'étude, c'est que la signature sismique des tremblements matinaux était différente de ceux de la fin de journée. Il fallait donc chercher la cause ailleurs. En cherchant à localiser la provenance de ces secousses, l'étude a finit par découvrir ce qui se tramait sur notre satellite. Il s'avère que l'épicentre était situé... pile à l'endroit où s'est posé l’atterrisseur lunaire Apollo 17!
En réalité, là aussi, le yo-yo du thermomètre jouerait un rôle. Avec ces allers-retours thermiques, le métal composant l'atterrisseur se comporte comme la Lune, il se dilate. Cela produit des grincements qui sont transmis ensuite au sol et donc aux sismomètres voisins. Autrement dit, il crée des mini-séismes. Mais que l'on ne s'inquiète pas trop pour la Lune: ces secousses sont en réalité tellement faibles qu'un astronaute posé sur sa surface ne les percevrait de toute évidence pas.
Sous ses airs insolites, cette découverte a néanmoins quelques implications pratiques intéressantes. Cela permettra notamment à la Nasa de se préparer à des alunissages futurs, avec un équipement mieux adapté aux conditions lunaires, en intégrant cette nouvelle considération. Ces mini-séismes pourraient également donner de nouvelles informations sur la nature du sous-sol de notre satellite, grâce à la propagation des ondes sismiques qui se propagent différemment selon la composition des matériaux présents.