« The Great Resignation » : filmer sa démission, la nouvelle tendance virale sur Tiktok

Aux États-Unis, le hashtag #QuitMyJob est devenu viral. Le principe : claquer la porte de son entreprise en direct sur le réseau social, ou expliquer pourquoi on l'a fait.

Tiktok tendance démission direct etats-unis
Photo-prétexte/ ©BELGAIMAGE

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le départ de Shana Backwell n’est pas passé inaperçu. En octobre 2020, cette employée de la chaîne de supermarchés Walmart, au Texas, claquait la porte, harcelée par plusieurs collègues. À bout de nerf après un an et demi de travail, la jeune femme de 19 ans agrippait le haut-parleur du magasin et annonçait sa démission.

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En précisant les raisons de son acte, et en postant, au passage, la vidéo sur Tiktok. Depuis, la séquence a été vue plus de 35 millions de fois, et largement partagée sur les réseaux sociaux.

Dans le sillage de Shana Backwell, de nombreux Tiktokeurs américains ont décidé d’envoyer promener leur boss. Le hashtag «#QuitMyJob» est même devenu viral, l’ensemble des vidéos avec cette mention cumulant en effet plus de 124 millions de vues. Cette « Great Resignation » (« Grande Démission ») s’est emparée du réseau social, des utilisateurs y expliquant leur démission a posteriori. Certains la filment. D’autres ne passent pas à l’acte, et ne font que la mimer dans de courtes capsules humoristiques. #fantasme.

 

@krissikendall#teachingin2021 #SaveIt4TheEndZone #thegreatresignation #iquit #fyp♬ original sound - @krissikendall

@laathewmaanenMy Last Day Teaching…10 Years Gone ##thegreatresignation ##teachertiktok ##teacherburnout ##floridateacher ##highschoolteacher ##teachertok ##quityourjob♬ original sound - Laathew Maanen

Prise de conscience après le Covid

Au-delà de son aspect parfois théâtral (mais nécessaire dans le cas de Shana Backwell), la tendance est, sans doute, aussi symptomatique de la fatigue des travailleurs américains. Et si la pandémie avait provoqué une prise de conscience chez les employés, lassés de perdre leur santé mentale et/ou physique dans des bullshits jobs ? Selon le département de l’emploi américain, 4,3 millions d’Américains auraient quitté leur emploi en août. Et selon le Washington Post, ils seraient 20 millions depuis avril. Une « Grande démission » qui fait d’ailleurs écho à de nombreuses grèves à venir cet automne. Baptisé "The striketober", ce mouvement syndical entend réclamer de meilleures conditions de travail pour les employés américains.

Contrairement à chez nous, les contrats de travail aux Etats-Unis sont très flexibles et permettent une rupture plus rapide entre le salarié et l’employeur. Le hashtag #QuitMyJob a donc sans doute moins de chance de fleurir de ce côté-ci de l’Atlantique. D’autant que, comme l’expliquait à BFMTV Isabelle Varga, consultante en gestion professionnelle, la démarche, faite publiquement, n’est pas sans risque vis-à-vis de nouveaux employeurs.

Tout le monde ne peut pas non plus se permettre ce genre de claquage de porte. Démissionner de cette manière nécessite d'avoir un solide plan B. Étudiante, Shana Backwell a depuis obtenu sa licence en cosmétologie. Elle espère maintenant ouvrir son propre salon de manucure.

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