
Joe Biden : après un an au pouvoir, la révolution attendra

Il y a tout juste un an, Joe Biden poussait Donald Trump hors de la Maison Blanche. Depuis, les choses ont-elles vraiment changé ? Ce qui est certain, c'est que le style diffère, est plus cordial. L'ambition est aussi tout autre. En arrivant au pouvoir, Joe Biden se rêvait en grand réformateur dans les pas de Franklin D. Roosevelt. Un an plus tard, les choses sont plus compliquées que prévu... On fait le point.
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Première tâche : combattre le virus
Avec 231 millions de doses de vaccin administrées à la population américaine (331 millions d'individus), Joe Biden a misé sur la vaccination de masse. Problème, le virus et son variant Delta n'en ont pas encore fini. Comme en Europe, on observe une recrudescence. Au moins, lui ne nie pas la dangerosité du coronavirus...
« America First », comme toujours
Une chose qui n'a pas changé, dans le fond, c'est la politique étrangère des Etats-Unis. L'Europe et la France s'en sont rendus compte, tenus au rang de vassal des Américains au sein de l'Otan. Deux crises majeures avec ses alliés européens ont fait comprendre la real politic bidenienne : le départ d'Afghanistan chacun pour soi et le « coup de couteau dans le dos » français dans l'affaire des sous-marins dans le Pacifique.
En clair, comme Trump, Biden place l'Amérique d'abord et ne se soucie pas de froisser ses alliés. L'Europe ne l'intéresse pas, ses yeux sont tournés vers la Chine et rien que la Chine. La bonne nouvelle, dans tout ça, c'est que ces deux crises européennes l'ont poussé à reconnaître « l’importance d’une défense européenne plus forte et plus opérationnelle, complémentaire avec l’Otan ». Un mal pour un bien ? C'est désormais à l'Europe de jouer. Et depuis qu'on sait à quoi s'attendre, les relations s'améliorent.
« Build Back Better » : un grand plan de relance amputé
C'est la grande vision de Joe Biden. Reconstruire l'Amérique pour le nouveau siècle. Un immense plan où les infrastructures côtoient le social et l'environnement. Un plan dont le montant a été divisé par deux à 1.750 milliards d'euros sur dix ans, faute d'accord au Congrès. Car Biden souffre des mêmes limites qu'Obama : il est face à une opposition qui ne lâche rien.
Ainsi, il a dû abandonner l'idée de taxer les milliardaires et d'augmenter l'impôt sur les sociétés. Mais même revu à la baisse, son plan vise à taxer les plus riches pour aider les plus pauvres, renouveler les infrastructures vieillissantes du pays et les rendre plus vertes. On attend toujours la mise en oeuvre du plan... Surtout, il ne s'agira pas d'une révolution du type du New Deal. En 1929, Roosevelt injectait 40% du PIB dans l'économie américaine. Le plan de Biden ne représente « que » 8% du PIB.
Vert, j'espère...
Quant à sa politique environnementale pour verdir l'économie, elle est à deux vitesses. D'un côté, Biden promet de ne plus financer les énergies fossiles à l'étranger, de l'autre, il renonce à sortir du charbon d'ici à 2040. Un vert pas très clair, en somme.
Tapis dans l'ombre, Donald Trump attend son heure...
Après un an au pouvoir, le chute de popularité de Joe Biden a baissé de 53% à 42%. Les élections du « mid-term » qui doivent renouveler la Chambre ne s'annoncent pas bien. Les Démocrates viennent de perdre la Virginie. Les Républicains ne sont pas pour autant resserrés autour d'un projet commun, sauf celui de saper l'action de Biden. De son côté, Donald Trump vient de créer son propre réseau social. Et il n'a qu'une idée en tête...