COP26: Greta Thunberg quitte une table ronde en dénonçant du «greenwashing»

L’activiste est partie en dénonçant un «festival de greenwashing», notamment suite à la réunion à laquelle elle a assisté.

COP26: Greta Thunberg quitte une table ronde en dénonçant du «greenwashing»
Greta Thunberg le 3 novembre 2021 à Glasgow @BelgaImage

Ce mercredi, la militante écologiste Greta Thunberg a claqué la porte d’une table ronde de la COP26 où elle s’était rendue. En cause: une discussion sur le crédit carbone à laquelle participait notamment Mark Carney, vice-président de la compagnie pétrolière Shell. Indignée par les propos tenus sur place, l’activiste a préféré partir tout en dénonçant du «greenwashing», autrement dit une opération de communication trompeuse pour faire croire à une opération respectueuse de l’environnement. 

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«La COP la plus excluante de tous les temps»

La crédit carbone, objet de la réunion, permet à des entreprises de continuer des activités polluantes en échange de compensations bénéfiques à l’environnement, notamment via la plantation d’arbres. Mais ce principe est très controversé depuis des années, comme l’a par exemple montré en 2016 une étude du Oko-Institut, un institut allemand de recherche sur l’environnement. Selon ce dernier, 85% des 5.655 projets de crédit carbone analysés avaient une «faible probabilité» d’assurer les réductions d’émissions promises. Seulement 2% d'entre eux étaient qualifiés de satisfaisants. Pire: ce système peut provoquer des «effets d’incitation pervers» en «incitant les gouvernements à ne pas adopter des politiques de réduction des émissions».

Ce mercredi, face aux louanges faites de ce mécanisme de compensation, Greta Thunberg a tout simplement préféré claquer la porte. Des militants de Greenpeace ont eux aussi protesté lors de cette réunion avec des pancartes dénonçant une «arnaque». «L’industrie des combustibles fossiles et les banques sont parmi les plus grands méchants climatiques. Maintenant Shell, BP & StanChart sont ici à Glasgow pour essayer d’intensifier la compensation et donner aux pollueurs un laissez-passer gratuit pour continuer à polluer. Leur plan pourrait ruiner l’objectif de 1,5°C», a écrit l'activiste suédoise sur Twitter. «La compensation risque de porter atteinte aux droits humains et de nuire à des communautés déjà vulnérables. La compensation est souvent hypocrite mais elle est partout à la COP26. Au grand jour, les entreprises et les gouvernements tentent de se jouer de nous, mais nous exposons leurs mensonges climatiques».

Ce jeudi, Greta Thunberg a surenchérit en critiquant toute la COP26 dans son ensemble. «La COP26 a été désignée comme la COP la plus excluante de tous les temps. Ce n'est plus une conférence sur le climat. C'est un festival de greenwashing du Nord. Une célébration de deux semaines de business comme d'habitude et de bla-bla-bla», s’exclame-t-elle.

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