
«Je m'excuse»: le président de la COP26 en larmes en présentant l’accord

À l'issue d'une COP26 au «bilan très mitigé», selon les mots du ministre wallon du Climat, une scène a particulièrement retenu l'attention. Le président de la conférence, le Britannique Alok Sharma, n'a pas caché son émotion, ou plutôt sa déception, en dévoilant les termes de l'accord édicté à Glasgow. Se disant «profondément désolé», il n’a pas retenu ses quelques larmes et une voix tremblante.
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«Je comprends la profonde déception»
Au moment de conclure la COP26, Alok Sharma tient à faire une pause dans la présentation de l’accord pour faire une petite remarque. «Puis-je simplement dire à tous les délégués que je m'excuse pour la façon dont le processus s'est déroulé, et je suis profondément désolé», déclare-t-il. «Je comprends aussi la profonde déception. Mais je pense que, comme vous l'avez noté, il est également vital que nous protégions cet accord», ajoute-t-il avant de s’interrompre, l’émotion l’empêchant de continuer. Des applaudissements ont alors comblé le blanc, le président de la COP26 se révélant temporairement incapable de continuer à s’exprimer.
Ces larmes ont coulé juste après que la Chine et l’Inde aient tenu à modifier le texte final de la conférence, les deux pays s’opposant à une sortie totale du charbon qui impacterait leurs économies. Au bout du compte, la dernière version appelle à «intensifier les efforts vers la réduction du charbon sans systèmes de capture (de CO2) et à la sortie des subventions inefficaces aux énergies fossiles».
La déception du président de la COP26 est aussi à l’image de celle de nombreux acteurs, dont un grand nombre d’ONG. Greenpeace a notamment parlé d'un «rendez-vous raté pour l’humanité». Car si l’accord appelle à ce que les États accélèrent la cadence de leur transition écologique, il contient également des possibilités d’aménagements pour «circonstances nationales particulières», ce qui ouvre la porte à de potentielles dérives en termes d’engagements climatiques. L’objectif de l’accord de Paris, qui est de limiter le réchauffement à 2°C et si possible 1,5°C, n’est d’ailleurs pas assuré mais espéré. «La catastrophe climatique frappe toujours à la porte», a déclaré António Guterres, secrétaire général de l’ONU. Alok Sharma ajoute quant à lui que «nous avons maintenu +1,5ºC à notre portée (…) mais le pouls est faible».
La prochaine COP se déroulera en Égypte, à Charm el-Cheikh, du 7 au 18 novembre 2022. Suivra ensuite la COP28 aux Émirats-Arabes-Unis, du 6 au 17 novembre 2023.