
Voyages, vaccins : comment le monde réagit face au variant Omicron

Alors que le variant Delta chamboule encore toute l’Europe, à coup de quatrième ou cinquième vague selon les pays, une nouvelle mutation du coronavirus, la B.1.1.529, a été détectée en Afrique du Sud il y a deux semaines.
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Initialement surnommée Nu, elle a finalement été officiellement baptisée Omicron. Les experts de l’Organisation Mondiale de la Santé ont déterminé que ce nouveau variant était « préoccupant ». C’est le cinquième à être catégorisé de la sorte depuis le début de la pandémie. En effet, il semblerait qu’il se propage plus facilement et résiste mieux aux vaccins.
L’OMS a donc demandé à tous les pays de renforcer la surveillance et le séquençage, mais également de partager leurs analyses publiquement.
Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies a également déjà indiqué que « le niveau général de risque pour l'UE associé au variant Omicron du SARS-CoV-2 est jugé élevé à très élevé ».
Mais le variant Omicron circule déjà. Un cas a été découvert en Belgique, mais aussi à Hong Kong, au Malawi et en Israël. Dernièrement, un cas suspect a été détecté en Allemagne, chez une personne de retour d’Afrique du Sud.
Vols annulés vers l'Afrique
Pour éviter que ce nouveau virus ne circule trop, plusieurs pays ont immédiatement réagi, dont la Belgique. Tous les vols à destination et provenant de sept pays d'Afrique australe sont suspendus jusqu’au 31 décembre. Sont concernés : le Botswana, le royaume d'Eswatini, le Lesotho, le Mozambique, la Namibie, l'Afrique du Sud et le Zimbabwe.
Les Etats-Unis ont également pris la même décision, interdisant aux personnes provenant de ces 7 pays d’entrer sur le territoire américain, ajoutant aussi le Malawi à la liste noire. Exception sera faite pour les Américains souhaitant rentrer chez eux. Selon le président Joe Biden, c’est une « mesure de précaution en attendant d'avoir davantage d'informations ».
Le Canada, la France, le Maroc et les Philippines ont eux annulés les vols vers et provenant de l’Afrique du Sud.
On imagine que du côté des Pays-Bas, on comprend tout à fait ces décisions puisque sur deux vols revenant d’Afrique du Sud, 61 passagers ont été testés positifs. Au nouveau variant ? Cela doit encore être déterminé.
Une dose de rappel spécifique
Puisque le variant Omicron semble être plus dangereux, faut-il un vaccin renforcé ? La société Moderna le pense et compte développer une dose booster spécifiquement adaptée à ce nouveau virus. C’est d’ailleurs la stratégie choisie par l’entreprise américaine : à chaque variant préoccupant, sa dose de rappel. « Depuis le début, nous avons dit que pour combattre la pandémie, il était impératif d'être proactif face à l'évolution du virus », a déclaré le patron de Moderna, Stéphane Bancel.
Du côté de BioNTech et Pfizer, on attend les résultats des premières études afin de savoir si Omicron est plus fort que leur vaccin.
Plongée boursière
Dans la finance mondiale, ce nouveau variant a fait plonger les marchés. Les indices européens affichent leurs pires chutes depuis plus d’un an et aux USA, le Dow Jones a aussi subi sa pire baisse de l’année. Les marchés asiatiques et le cours du pétrole sont également en diminution.
Parmi les sociétés dont les cours ont plongé, on retrouve sans surprise ceux dont l’activité est liée aux voyages : compagnies aériennes, fabricants d’avions, etc.
"Punir l'Afrique du Sud »
Celle qui pâtit le plus du variant Omicron, c’est évidemment l’Afrique du Sud. Beaucoup de touristes ont foncé vers les aéroports, écourtant à leurs vacances, pour être chez eux avant que les interdictions de voyage soient effectives.
Une situation qui déplait au gouvernement sudafricain, qui se sent « puni » d’avoir détecté un nouveau variant. « Cette dernière série d'interdictions de voyager revient à punir l'Afrique du Sud pour son séquençage génomique avancé et sa capacité à détecter plus rapidement de nouveaux variants. L'excellence scientifique doit être applaudie et non punie », a déclaré le gouvernement dans un communiqué.