

Le Botswana rejoint le cercle (très) fermé des pays africains où être homosexuel est autorisé, ou du moins toléré. En 2016, le tribunal de Gaborone, la capitale, avait ordonné que les lois punissant les relations entre personnes de même sexe soient amendées. Mais c’était sans compter sur le gouvernement conservateur qui avait déposé un recours en appel contre cette décision. Finalement, la victoire est LGBT.
Outre le Botswana, d’autres pays du continent africain (majoritairement en Afrique australe) ont récemment dépénalisé l'homosexualité: l’Angola (2019), les Seychelles (2016), le Mozambique (2015) ou encore le Lesotho (2012). L’Afrique du Sud est allée plus loin et fait cavalier seul. C’est l’unique pays du continent à autoriser le mariage gay depuis 2006.
L’homosexualité est légale dans d’autres états, comme la République démocratique du Congo, le Mali ou encore la Côte d’Ivoire. Mais cela reste souvent mal perçu et parfois des flous juridiques menacent la communauté avec des termes comme "contre-nature".
En tout, 32 des 54 pays africains considèrent l’homosexualité comme illégale. Et les sanctions sont atroces. Le Soudan recoure à la peine de mort pour les hommes et à des coups de fouet pour les femmes. La peine capitale persiste également en Somalie et en Mauritanie. En Ouganda, c’est la prison à vie que les homosexuels encourent. Dans le Maghreb, les peines de prisons sont plus « clémentes », mais tout aussi insensées: entre quelques mois et plusieurs années derrière les barreaux.
Sur la question de l'homosexualité, le continent asiatique est presque scindé en deux. La partie occidentale est sans foi ni loi vis-à-vis des homosexuels. Ils sont condamnés à mort en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis, en Iran, en Iraq, au Qatar, au Yémen et en Syrie. Du côté oriental, l’Afghanistan et le Pakistan continuent à pratiquer la peine de mort. En Malaisie et à Singapour, l’homosexualité est totalement ou partiellement illégale.
Il existe néanmoins des avancées qui méritent d’être soulignées. La belle surprise, c’est l’Inde qui a décidé, en 2018, de dépénaliser l'homosexualité. Une décision historique pour un pays qui compte plus d’un milliard d'habitants. En Chine, la dépénalisation de l’homosexualité remonte à 1997 et son retrait de la liste des maladies mentales à 2001. Taïwan est, quant à lui, devenu le premier pays du continent à légaliser le mariage pour les personnes de même sexe en mai 2019. Le pays qui étonne, c’est le Japon. Bien qu’il ait dépénalisé l’homosexualité, il demeure le seul pays du G7 à n'autoriser ni mariage ni union civile entre personnes de même sexe.
La situation et les droits des personnes LGBTQIA+ ont connu beaucoup d’améliorations en Amérique latine ces dernières années, excepté dans les pays des Caraïbes qui gardent des législations très dures vis-à-vis de l’homosexualité. L’adoption homoparentale et le mariage homosexuel sont autorisés en Argentine (2010), au Brésil (respectivement 2010 et 2012), en Uruguay (2009 et 2013) et en Colombie (2015 et 2016). Au Mexique, il n’y a aucune légalisation fédérale: le mariage et l’adoption homoparentale sont autorisés dans différents États et dans la capitale fédérale Mexico. Seul le Guyana pénalise encore l’homosexualité en Amérique du sud.
L’homosexualité est légal dans tous les pays européens. C’est la question du mariage qui fait davantage débat. La Suisse a légalisé le mariage pour tous en septembre 2021, rejoignant ainsi les 15 autres pays du continent avec cette législation. Mais les Pays-Bas restent indétrônables. En 2001, ils deviennent le tout premier pays à légaliser le mariage homosexuel. Lorsque le mariage n’est pas autorisé, l’union civile peut l’être. C’est le cas en Hongrie, en Croatie, en Grèce, à Chypre, en Italie et en République tchèque.
Malgré ces avancées, certains pays prônent un retour en arrière et se montrent hostiles à l’encontre de la communauté LGBT. La Hongrie a adopté en juin une loi interdisant « la représentation ou la promotion » de l'homosexualité et du changement de sexe auprès des mineurs. En Pologne, une centaine de collectivités locales ont adopté depuis 2019 une résolution « anti-idéologie LGBT » ou une « charte des droits des familles ». Elles représentent environ un tiers du territoire polonais.