
Le controversé barrage éthiopien sur le Nil débute sa production électrique

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a officiellement lancé dimanche 20 février 2022 la production d'électricité d'un immense barrage sur le Nil Bleu. C'est un projet de plusieurs milliards de dollars qui a causé beaucoup de tensions avec l'Égypte et le Soudan.
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Objet d'un vif conflit
En compagnie d'une foule de hauts fonctionnaires, le Premier ministre Abiy a visité la centrale électrique de la Renaissance. Le chef de l'État a alors actionné un certain nombre d'interrupteurs sur un écran électronique, après quoi la production d'électricité a été officiellement lancée. «Le grand barrage a été construit par les Éthiopiens, mais pour le bénéfice de tous les Africains, pour que tous nos frères et sœurs en profitent», a assuré l'un des hauts responsables présents à l'inauguration.
Depuis le lancement du projet en 2011, le barrage de la Renaissance a créé des tensions importantes avec le Soudan et l'Égypte, qui se trouvent en aval et dépendent du Nil pour leur approvisionnement en eau. L'Égypte a revendiqué un droit historique sur le fleuve sur la base d'un traité de 1929 et a ensuite conclu un accord avec le Soudan sur le partage de l'eau. Cependant, l'Éthiopie ne s'est pas sentie liée par ces accords et a poursuivi le projet. L'ONU avait exhorté les trois pays l'été dernier à entamer des négociations sous les auspices de l'Union africaine. Le Caire et Khartoum ont exhorté Addis-Abeba à cesser de remplir le réservoir géant, mais l'Éthiopie a persisté.
Berceau du Nil, l'Ethiopie tient à se réappropier les ressources du fameux fleuve, notamment grâce à la construction du plus grand barrage jamais bâti en Afrique 👉 https://t.co/8l4H2t3fGr pic.twitter.com/7Ty5npmREs
— ARTE (@ARTEfr) September 16, 2021
Le barrage de la Renaissance, à environ 30 kilomètres de la frontière avec le Soudan, mesure 1,8 kilomètre de long et 145 mètres de haut. Le projet a un coût de 3,7 milliards d'euros. Selon les médias éthiopiens, la centrale produira environ 375 mégawatts dans une première phase avec la mise en service d'une première turbine. À terme, la centrale devrait être en mesure de produire jusqu'à 5 000 mégawatts d'électricité.