
Ukraine-Russie : un poste-frontière «détruit», cinq «saboteurs» tués

La situation ne s’apaise pas à l’est de l’Europe. Pourtant, la semaine dernière, la Russie avait annoncé retirer partiellement ses forces armées de la frontière. Et ce lundi, alors que de nouvelles négociations et autres pourparlers sont annoncés, des heurts ont eu lieu côté russe.
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Tout d’abord, tôt ce matin, un poste de garde russe dans la région de Rostov, à 150 mètres de la frontière, a été détruit. C’est en tout cas ce qu’annonce la Russie, qui accuse immédiatement ses voisins et parle « d’un obus de type non identifié tiré du territoire de l'Ukraine », fournissant même une vidéo du dit-bâtiment en ruine. « Il n'y a pas eu de victime, les démineurs travaillent sur le site », a ajouté le FSB, les services fédéraux de sécurité, qui comprennent notamment les gardes-frontières.

Une image de la vidéo fournie par la Russie. (@Belga Image)
Quelques heures plus tard, les Ukrainiens démentent toute attaque. Selon eux, c’est une fake news fabriquée de toute pièce. « On ne peut pas les empêcher de produire ces fausses informations (...), mais nous insistons sur le fait que nous ne tirons sur aucune infrastructure civile ou sur la région de Rostov » en Russie, a déclaré Pavlo Kovaltchouk, porte-parole des forces armées ukrainiennes, à l’AFP. « Il n'y a pas de tirs d'artillerie sur les forces d'occupation. »
Infiltrations ukrainiennes ?
Plus tard ce lundi, l’armée russe a fait d’autres déclarations alarmantes. Elle a affirmé avoir tué, tôt ce matin, cinq Ukrainiens infiltrés en Russie, ajoutant que deux véhicules militaires avaient également franchi la frontière. « Lors de combats, cinq personnes appartenant à un groupe de saboteurs et de renseignement ayant violé la frontière de la Russie ont été éliminées », ont déclaré les agences russes. « Deux véhicules de combat de l'infanterie des forces armées ukrainiennes sont entrés (en Russie) depuis le territoire de l'Ukraine pour évacuer le groupe de saboteurs vers le territoire ukrainien via la frontière. »
D’après la Russie, ces affrontements ont eu lieu vers 6h du matin heure locale, soit près de 4 heures avant la supposée destruction du poste de garde. Mais cette fois encore, l’Ukraine nie. « Pas un seul de nos militaires n'a franchi la frontière avec la Fédération de Russie, et pas un seul d'entre eux n'a été tué ce lundi », a déclaré un haut responsable du ministère de l'Intérieur ukrainien.
Par deux fois ce lundi, la Russie s’est positionnée en victime, cible de bombardement, infiltrée par l’ennemi. Deux scénarios démentis et qualifiés d’invention par l’Ukraine.
La crainte principale des pays occidentaux serait que Poutine trouve un prétexte, une raison, qui, selon lui, justifierait une invasion de l’Ukraine. Ces deux annonces, peu importe si vraies ou fausses, semblent aller dans ce sens.