
Ukraine: les réactions internationales à l'annonce de Poutine

La Russie ne ferme pas la porte à la "diplomatie" pour résoudre la crise en Ukraine mais empêchera un "bain de sang" dans les territoires séparatistes de l'est du pays dont Moscou vient de reconnaître l'indépendance, a assuré lundi soir l'ambassadeur russe à l'ONU Vassily Nebenzia. L'ambassadeur ukrainien pour sa part a assuré que les frontières de son pays resteront inchangées, lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies.
La lecture de votre article continue ci-dessous
"Nous restons ouverts à la diplomatie, pour une solution diplomatique. Pour autant, nous n'avons pas l'intention de permettre un bain de sang dans le Donbass", a déclaré le diplomate russe lors de cette réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies, convoquée par plusieurs pays occidentaux, l'Ukraine et le Mexique.
Ukraine
L'ambassadeur de l'Ukraine à l'ONU, Sergiy Kyslytsya, a pour sa part assuré lundi lors de cette réunion d'urgence que "les frontières internationalement reconnues" de son pays resteront inchangées, peu importe les déclarations et les actions de la Russie. "Nous restons ouverts à la diplomatie, pour une solution diplomatique. Pour autant, nous n'avons pas l'intention de permettre un bain de sang dans le Donbass", a déclaré le diplomate russe lors de cette réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies, convoquée par plusieurs pays occidentaux, l'Ukraine et le Mexique.
ONU
L'ONU et une majorité de membres du Conseil de sécurité de tous les continents, Etats-Unis en tête, ont dénoncé lundi lors d'une réunion d'urgence à New York la décision de la Russie de reconnaître l'indépendance des républiques sécessionnistes de l'est de l'Ukraine, comme celle de "déployer des troupes russes" dans cette région.
Plusieurs membres du Conseil de sécurité ont en effet fait part de leur condamnation des derniers développements, à l'instar de la France, de la Norvège ou de l'Irlande, dont l'ambassadrice, Geraldine Byrne Nason, a vivement critiqué Moscou. "Les actions unilatérales de la Russie ne font qu'exacerber les tensions", a-t-elle lancé. "Qui est le prochain" à devoir être envahi?", s'est interrogé de son côté l'ambassadeur albanais, Ferit Hoxha, en condamnant "une rupture du droit international". Son homologue indien, T.S. Tirumurti, a fait part "de sa profonde inquiétude" et a appelé "à la retenue de toutes les parties", tandis que l'ambassadrice britannique, Barbara Woodward, exigeait de la Russie qu'elle fasse "marche arrière" et que le Brésil demandait "un cessez-le-feu immédiat" dans l'est de l'Ukraine.
"Cette action" d'entrer militairement dans l'est de l'Ukraine "et cette annonce" de reconnaissance d'indépendance "portent atteinte à l'intégrité territoriale de l'Ukraine", a affirmé l'ambassadeur du Kenya, Martin Kimani. "Le Kenya est sérieusement préoccupé", a-t-il ajouté. "Aujourd'hui, la menace ou l'usage de la force contre l'intégrité territoriale et l'indépendance politique de l'Ukraine a été affecté", a dénoncé le diplomate kenyan. Le Ghana, les Emirats arabes unis ont aussi critiqué la Russie, réclamant "désescalade" et "retenue".
Etats-Unis
Washington prévoit d'annoncer de nouvelles mesures contre la Russie mardi face à l'escalade des tensions dans le conflit avec l'Ukraine.
"Nous prévoyons d'annoncer de nouvelles sanctions contre la Russie demain en réponse aux décisions et actions de Moscou aujourd'hui. Nous nous coordonnons avec nos alliés et partenaires pour cette annonce", a déclaré lundi à l'AFP un porte-parole de la Maison Blanche. "Nous allons prendre de nouvelles mesures demain pour que la Russie soit tenue responsable de sa violation claire du droit international, de l'intégrité territoriale ukrainienne et de la souveraineté de ce pays", a aussi commenté un haut fonctionnaire de l'administration américaine, précisant qu'il était vraisemblable que des sanctions soient à la clé.
Le président américain Joe Biden n'a pas l'intention d'envoyer des forces américaines se battre en Ukraine, a encore souligné ce haut fonctionnaire, cité par l'agence dpa.
UE
L'UE a qualifié la reconnaissance de l'indépendance des régions séparatistes par Moscou de "violation flagrante du droit international" et va sanctionner "ceux qui sont impliqués" dans cette décision, ont annoncé lundi les chefs de l'UE. Cette mesure constitue une violation flagrante du droit international ainsi que des accords de Minsk. L'Union réagira par des sanctions à l'encontre des personnes impliquées dans cet" acte illégal", ont déclaré dans un communiqué commun le président du Conseil européen Charles Michel et la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.
Les ambassadeurs des Vingt-Sept à Bruxelles vont se réunir mardi matin pour "lancer le processus de préparation des sanctions ciblées annoncées" qui devront être adoptées par les ministres des Affaires étrangères, a annoncé la présidence française du Conseil de l'UE.
Chine
La Chine a appelé lundi les acteurs de la crise ukrainienne à "faire preuve de retenue", après l'annonce par le président russe Vladimir Poutine de l'envoi de troupes dans deux régions séparatistes de l'Est ukrainien.
"Toutes les parties concernées doivent faire preuve de retenue et éviter toute action susceptible d'alimenter les tensions", a déclaré Zhang Jun, l'ambassadeur de Chine à l'ONU, devant le Conseil de sécurité.